À quatre jours du premier tour de l'élection présidentielle prévu ce dimanche 10 mars, les votes blancs et les votes nuls seront décomptés séparément lors du dépouillement des bulletins. Bien que ces deux votes n'aient pas les mêmes caractéristiques et ni bien souvent le même sens.
Le vote blanc correspond aux enveloppes vides ou contenant un bulletin blanc dépourvu du nom de tout candidat (ou de toute indication dans le cas d’un référendum). Le vote nul, lui, regroupe les bulletins déchirés, raturés ou annotés, les bulletins sans enveloppe, les enveloppes contenant plusieurs bulletins (quand il portent des listes ou des noms différents), ou encore les bulletins non réglementaires.
Si les premiers peuvent être assimilés à un vrai message politique, signifiant le refus des électeurs de choisir, les seconds sont souvent considérés comme résultant d'une erreur de manipulation. Même s'il peut arriver qu'ils traduisent, à l'instar du vote blanc, un mécontentement vis-à-vis des candidats en lice. Un sentiment que les électeurs choississent parfois de transmettre via l'humour. Lors du premier tour de la présidentielle de 2017, les réseaux sociaux s'étaient régalés des bulletins nuls insolites : une enveloppe contenant un billet de 50 euros signé «pour Penelope (Fillon, NDLR)», un bulletin Dark Vador ou un autre Jacques Chirac.
Aucun impact sur les résultats
Jusqu'en 2014, le code électoral assimilait les votes blancs et nuls. Ils étaient regroupés dans la catégorie des suffrages non exprimés. Depuis la loi du 21 février 2014 visant à reconnaître le vote blanc aux élections, les bulletins blancs sont décomptés séparément des nuls et annexés en tant que tels au procès-verbal. Mais les votes blancs, comme les nuls, «n'entrent pas en compte pour la détermination des suffrages exprimés». Au regret des militants du vote blanc, qui demandent à ce qu'il soit intégré aux suffrages exprimés.
Les votes blancs (et nuls) n'ont donc, comme l'abstention, aucun impact sur l'issue des élections. Aux régionales par exemple, les règles électorales sont basées sur les suffrages exprimés : une liste l'emporte dès le premier tour si elle recueille la majorité absolue des suffrages exprimés. Dans le cas contraire, toutes les listes ayant récolté au moins 10 % des suffrages exprimés peuvent se maintenir au second tour. Aux dernières régionales, en 2015, les bulletins blancs avaient représenté 2,8 % des votes, et les nuls 2,07 %. Le record date du second tour de la présidentielle 2017, lors duquel 11,52 % des votants ont glissé un bulletin blanc (8,52 %) ou nul (3 %) dans l'urne.
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