Après les conventions citoyennes, la municipalité parisienne fait désormais appel aux étudiants pour penser la ville de demain. Venus de 6 universités différentes, ils ont été consultés dans le cadre de la révision du plan local d'urbanisme (PLU). La première restitution de leur travail a lieu ce mardi 15 juin.
Porté par le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire, ce projet – baptisé «controverses urbaines» – entend «nourrir les débats démocratiques» et proposer non pas une réponse claire et définitive sur un sujet donné, mais un «avis scientifique» dans un contexte «apaisé et dépassionné», explique l'élu.
Pour cela, il a fait appel à un panel d'étudiants-chercheurs, venus de six universités différentes, quatre françaises (la Sorbonne, l'école urbaine de Sciences Po, l’École Nationale des Ponts et Chaussées et l’École des Ingénieurs de la ville de Paris) et deux américaines (l’Illinois Institute of Technology et le Greater City Institute).
Six rendez-vous pendant 3 ans
Dans le cadre de la révision du PLU, ces universitaires sont donc invités à travailler autour de plusieurs grands thèmes qui ont trait aux enjeux urbains au sens large. Au total, six questions seront soumises à leur étude : une tous les six mois pendant 3 ans. La restitution de ce mardi 15 juin est donc la synthèse des six mois premiers de travail autour de la première question posée : «Y-a-t-il une densité urbaine idéale ?».
Réalisés en groupe chacun de leur côté, leurs travaux seront ensuite présentés à un jury, avant d'être mis en ligne sur le site de la ville à destination de tout un chacun. Mais pas de bonne ou de mauvaise réponse, tout comme il n'est pas question d'établir un classement entre les différentes écoles. Comme le souligne la municipalité, il ne s'agit «pas de déterminer un gagnant ou de trancher la question posée mais de nourrir un débat avec des apports universitaires».
Quant à savoir ce qui a motivé Emmanuel Grégoire pour faire appel à des étudiants, l'élu répond volontiers vouloir élever le débat. «Pour être très clair, il y a beaucoup de fausses vérités et autres faux débats qui circulent, dans lequel tout le monde a un avis. Nous avons souhaité remettre un peu de rationalité et de réflexion collective là-dedans», explique-t-il, souhaitant ainsi lutter contre l'instrumentalisation politique.
Et si la révision du Plan local d'urbanisme (PLU) n'interviendra qu'en janvier 2024, à l'issue de plusieurs années de travail notamment pour rédiger les grandes orientations stratégiques ou encore le projet de règlements du nouveau PLU, nul doute que les questions de densité de population ou encore d'esthétisme seront alors remis sur la table. Le premier adjoint à la ville de Paris pourra alors s'appuyer sur le travail de professionnels, pour offrir «non pas un débat politique mais d'abord un débat scientifique» qui – il l'espère – «viendra éclairer la décision publique».