Montrer à quel point les relations sont bonnes. L’ancien Premier ministre Edouard Philippe a retrouvé Emmanuel Macron ce mardi midi à l’Elysée, pour se faire remettre la Légion d’honneur.
Un geste devenu traditionnel, puisque depuis 2008, chaque personnalité ayant occupé le poste de chef du gouvernement pendant au moins deux ans se voit automatiquement nommée grand officier de la Légion d’honneur. Edouard Philippe y est lui resté un peu plus de trois ans, du 15 mai 2017 au 3 juillet 2020.
Lors de la cérémonie, le président de la République a rappelé «l’ambiance familiale» dans laquelle ils ont travaillé. Il aussi vanté la «loyauté intangible» de son ancien binôme et surtout salué sa «volonté de dépassement et de rassemblement».
Emmanuel Macron remet les insignes de Grand Officier de la Légion d'Honneur à @EPhilippe_LH. Dans son discours, le président salue "l'ambiance familiale" dans laquelle ils ont travaillé et la "loyauté intangible" de son ancien Premier ministre @CNEWS pic.twitter.com/3CuiBFYUal
— Loïc Signor (@loicsignor) June 15, 2021
Car ce rendez-vous entre les deux hommes avait aussi un objectif politique. A quelques jours des élections régionales et moins d’un an de la présidentielle, il était l’occasion d’afficher leur bonne entente. Il n’est pas un secret que le clan Macron compte fortement sur l’ancien Premier ministre pour 2022. Bénéficiant d’une popularité lui permettant d’être la seule personnalité politique recueillant plus de 50% d’opinions favorables chez les Français, Edouard Philippe s’avérerait en effet être un soutien de poids dans la campagne à venir.
S’il s’est déjà rangé du côté de la majorité présidentielle pour les régionales, en allant soutenir plusieurs candidats étiquetés LREM (les ministres Marc Fesneau et Geneviève Darrieussecq, notamment), le maire du Havre se fait en revanche beaucoup plus discret lorsqu’il s’agit d’évoquer la prochaine course à l’Elysée. Certains y voit une ambition qu’il tente pour le moment de cacher, jusqu’à ce que l’envie soit trop forte. D’autres estiment au contraire qu’il évitera de s’opposer à Emmanuel Macron et attendra 2027 pour laisser libre court à une possible ambition présidentielle.