Prévue à partir de mardi, la vaccination des adolescents contre le coronavirus est un «impératif arithmétique» pour espérer atteindre l'immunité collective, selon le Pr Alain Fischer, le «Monsieur vaccin» du gouvernement, interrogé par le Journal du dimanche.
«Pour parvenir à l'immunité de groupe, il faut vacciner 90 % des 12 à 100 ans ; si bien qu'elle restera hors d'atteinte même en vaccinant la quasi-totalité des adultes», affirme ce dimanche le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale dans une interview donnée à l'hebdomadaire d'actualité, au lendemain de l'annonce par Jean Castex du passage de la barre symbolique des 30 millions de Français ayant reçu une première dose.
«D'autant plus que si le variant indien, plus contagieux, devenait dominant, il ferait reculer le seuil de l'immunité de groupe», note Alain Fischer, alors qu'un cluster de ce variant, désormais appelé Delta, a été détecté samedi dans une école d'arts à Strasbourg (Bas-Rhin).
Au-delà de cet «impératif arithmétique», le professeur d'immunologie insiste sur le «bénéfice individuel, au sens social et psychologique» de la vaccination pour les 12-18 ans, chez qui le risque sanitaire face au Covid-19 est minime. «Ils paient un trop lourd tribut à la pandémie, particulièrement ceux des milieux modestes plus souvent confrontés au décrochage scolaire», explique-t-il, citant également les problèmes psychologiques causés par les fermetures des collèges et lycées.
Une seule dose nécessaire ?
«La vaccination va réduire le risque de fermeture d'établissements à la rentrée, on sait que les ados participent autant que les adultes à la circulation du virus, donc il faut y aller», appelle-t-il, indiquant que les essais cliniques n'ont montré aucun risque pour la santé chez les jeunes.
La campagne d'injection des 12-18 ans, qui pourront se faire vacciner à partir de mardi, pourrait aller relativement vite. En effet, explique le Pr Alain Fischer, l'efficacité des vaccins anti-Covid chez les ados étant «presque de 100 %», des recherches sont actuellement menées «pour savoir s'il ne serait pas plus pertinent de n'injecter qu'une seule dose» chez cette catégorie de population.