Accusé dans la presse d'avoir ironisé sur le suicide des agriculteurs, le candidat du Rassemblement national en Bourgogne-Franche-Comté Julien Odoul va déposer plainte pour diffamation.
«La manipulation est avérée ! Après le montage de Libération, j'ai demandé à mon avocat de déposer une plainte en diffamation contre le directeur de la publication, contre (le journaliste) Tristan Berteloot et une plainte pénale contre ceux qui m'auraient enregistré à mon insu», assure le membre du Rassemblement national sur sa page Facebook.
«Sur le fond de la discussion, à aucun moment, nous ne nous moquons du suicide d'un agriculteur», a-t-il affirmé. «La diffusion intégrale (de l'enregistrement, ndlr) sera portée au dossier dans le cadre de la plainte».
Le quotidien Libération a diffusé, en fin de semaine dernière, un extrait enregistré d'une réunion du groupe RN au conseil régional en décembre 2019. La discussion, pas toujours audible, porte sur le suicide des agriculteurs et évoque la question du «bien-être paysan», comparé au «bien-être animal».
«On parle du bien-être de la vache mais bien peu de l'agriculteur qui se pend au faîtage de son hangar. A-t-il laissé une trace ? S'est-il pissé dessus ?», dit une voix, attribuée au conseiller régional sortant Jacques Ricciardetti, selon une transcription précisée lundi par Libération. «Est-ce que la corde est française ?», ajoute alors Julien Odoul, d'après le journal.
Selon Libé, «le RN ment pour protéger sa tête»
Le candidat RN, donné en tête du premier tour des régionales par les sondages, dénonce «des propos tronqués, rapportés par Libération dans le but de nuire». «Il y a un mot qui a été enlevé, c'est le mot loup», a-t-il estimé ce lundi sur CNEWS. Une version déjà évoquée dimanche par Marine Le Pen, qui avait indiqué que Julien Odoul parlait aussi «du loup et des défenseurs du loup» et «absolument pas des agriculteurs».
Selon la newsletter politique de Libération, «Chez Pol», «le RN ment pour protéger sa tête». «Il n'est jamais question du loup» dans la conversation enregistrée.
Par ailleurs, toujours selon Libération, trois conseillers régionaux RN ont fait un signalement à la justice, dans lequel ils accusent Julien Odoul d'avoir employé une assistante fictive pendant plusieurs mois. Le parquet de Dijon a indiqué lundi n'avoir rien reçu à ce sujet.
«Ce sont des accusations hors-sujet. (Cette assistante) a fourni son travail», affirme Julien Odoul, qui portera plainte pour «dénonciations calomnieuses» contre «ces élus aigris et revanchards qui n'ont pas été réinvestis comme ils le voulaient».
Quant à la vidéo de charme «vieille de 14 ans» et «exhumée» la semaine dernière, «elle est teintée de relents homophobes détestables», tance l'ancien mannequin qui l'«assume parfaitement». «Si on pose pour des magazines gay, c'est personnel», pas de la politique, ajoute-t-il.