Le site BuzzFeedNews a révélé l’existence d’un mail en date du 25 mars 2020 de Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, à Anthony Fauci, immunologue américain et conseiller sur le Covid-19 aux Etats-Unis, dans lequel le Français se plaint d’être victime de pressions politiques afin d’autoriser l’accès à l’hydroxychloroquine.
«Je subis une énorme pression politique pour autoriser l’hydroxychloroquine et l’administrer à tout le monde mais je résiste pour l’instant», écrit-il. Le message fait partie de milliers de mails récupérés grâce au « Freedom of Information Act », loi américaine permettant à tout citoyen d’accéder aux documents administratifs au nom du droit à l’information.
Vantée notamment par le professeur Raoult qui mettait en avant son efficacité supposée en association à l’azithromycine (un antibiotique), l’utilisation de l’hydroxychloroquine, dérivé de l’antipaludéen chloroquine, avait été soutenue en France par plusieurs élus de tout bord au mois de mars 2020, alors que le pays était frappé de plein fouet par la première vague de l’épidémie.
Sous pression, le gouvernement avait fini par autoriser par décret et après l’avis favorable du Haut conseil de la santé publique (HCSP), l’administration du Plaquenil (médicament à base d’hydroxychloroquine), à l’hôpital uniquement, et seulement pour les cas graves. Différentes études scientifiques avaient dans la foulée conclu à l’inefficacité de ce traitement dans la lutte contre le coronavirus.
Le 26 mai, le Haut conseil de la santé publique et l'Agence du médicament (ANSM) avaient finalement émis deux avis défavorables à l'utilisation de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19, comme traitement ou lors d'essais cliniques. Le lendemain, le gouvernement abrogeait les dispositions dérogatoires autorisant sa prescription, clôturant définitivement le débat.