Alors que la loi permettant la création d'une police municipale à Paris vient d'être promulguée, la municipalité parisienne se prépare à son arrivée et peaufine les derniers détails. Le dossier sera débattu au prochain Conseil de Paris, pour un déploiement prévu «à la rentrée».
«Nous voulions être prêts dès la promulgation de la loi car cette police municipale est très attendue des Parisiens», a ainsi expliqué Nicolas Nordman, l'adjoint à la mairie de Paris chargé de la sécurité et de la police municipale, dans un entretien au Parisien, assurant que les premiers policiers seront déployés dès «la rentrée».
Ils se verront confier «3 grandes missions», détaille l'élu : une de «sécurisation» de l'espace public, une de «sanctions» à l'encontre de toutes incivilités commises sur la voie publique et une dernière de «prévention» permettant d'apaiser les éventuels conflits.
Une division dans chaque arrondissement
D'un effectif de 200 policiers à la rentrée, ils devraient être plus de 3.000 d'ici à la fin du mandat. Pour les chapeauter, un état-major unique – qui sera dirigé par Michel Felkay, le directeur de la DPSP (Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) – a été créé, ainsi qu'«une nouvelle salle de commandement opérationnelle».
Côté organisation, 17 divisions territoriales – soit une par arrondissement – seront réparties sur le terrain, toutes encadrées par un responsable. Joignables 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, elles seront organisées en patrouilles de proximité, renforcées le soir et le week-end.
Formés à l'école de police de Paris
Recrutés parmi les agents de la Ville de Paris, les premiers policiers municipaux ont déjà commencé à être formés. Pour cela, la municipalité parisienne a même créé sa «propre école», se félicite Nicolas Nordman, assurant que celle-ci dispenserait les mêmes enseignements et les mêmes formations «que tous les autres policiers municipaux de France».
L'exécutif a également souhaité «qu’ils aient des formations complémentaires et obligatoires sur des sujets très spécifiques». Des thématiques qui tiennent particulièrement à coeur à la majorité d'Anne Hidalgo, parmi lesquelles «le harcèlement de rue», «l’égalité femme-homme», «les rixes» ou encore «la lutte contre les discriminations».
Notre police municipale sera formée et mobilisée à la prévention des #rixes.
Son organisation territorialisée répondra aux problématiques locales, en lien avec les Maires d’arrondissement, les établissements scolaires, le monde associatif et les riverains. pic.twitter.com/d8gF8YryK3— Nicolas Nordman (@nicolas_nordman) May 21, 2021
Pas d'arme létale
En ce qui concerne leur équipement, si les futurs policiers municipaux ne seront dotés d'aucune arme létale, ni taser, ils disposeront par ailleurs d'un équipement complet assez classique, comprenant un gilet pare-balles, un tonfa (matraque), une gazeuse et une paire de menottes. Ils seront également munis d'un talkie-walkie et d'une caméra-piéton.
Pas question de les confondre avec la police nationale, dont ils n'auront pas les compétences pour traiter des sujets tels que la lutte contre les violences ou les trafics de drogues. Pour autant, Nicolas Nordman souligne que «des interventions communes» pourront être organisées, lorsque cela s'avèrera nécessaire.
Pas moins de 3 années auront été nécessaires pour voir ce projet se réaliser à Paris, si tout se passe bien. Au total, 184 millions d'euros seront consacrés à la sécurité cette année, partagés entre la police municipale et la direction de la prévention. Un budget qui pourra être, selon l'élu, «augmenté chaque année à mesure des ambitions».