En direct
A suivre

«Ayez pitié de nous» : le cri de détresse d’une étudiante, glissé dans une copie, émeut son professeur

Une étudiante a utilisé sa copie d'examen pour faire passer un message à son professeur.[Photo d'illustration / Damien MEYER / AFP]

«Je suis juste fatiguée, et devant ma copie, je ne sais plus rien». Lors d'un examen à l'université de Lorraine, une étudiante a utilisé les dernières minutes de l'épreuve pour exprimer sa détresse, dans un message adressé à son professeur. Touché, ce dernier a partagé les mots de la jeune femme sur Twitter.

Interrogé par France Bleu, l'enseignant explique qu'il «avai[t] corrigé la moitié des 200 copies» lorsqu'il est tombé sur celle de la jeune femme en question. A ce moment-là, il déplorait «le niveau et les notes» qui «n'étaient pas à la hauteur de ce qu'elles auraient dû être, pas à la hauteur de celles de l'an dernier».

Mais le message laissé par cette étudiante lui est apparu «comme une explication de cette difficulté qu'avaient les étudiants» et qu'il «retrouvai[t] dans les copies».

La jeune femme ne parle effectivement pas qu'en son nom. Incapable de répondre à l'une des questions de l'examen, elle a décidé de «profiter de l'occasion pour exprimer [sa] fatigue et celle de [ses] camarades».

«Pour ma part, passer du distanciel au présentiel représentait pour moi une réelle chance, du fait de l'isolement dont je souffre depuis la rentrée. Ceci dit, nous n'y avons eu droit que pour les examens», écrit-elle.

«Nous n'en pouvons plus»

Consciente de ne pas être au meilleur de ses capacités, elle appelle son professeur à l'indulgence : «Je sais que je suis destinée à aller en seconde session pour la majorité des enseignements de cette année, pas parce que je ne suis pas impliquée, que je n'étudie pas ou que je ne souhaite pas réussir. Je suis juste fatiguée et devant ma copie, je ne sais plus rien, c'est le vide complet. [...] Ayez pitié de nous, nous n'en pouvons plus».

Un cri du coeur qui a visiblement atteint sa cible, suscitant une vraie prise de conscience chez Pascal Tisserant. Le professeur explique qu'avec «le retour en terrasse», il pensait «qu'on revenait à une situation à peu près normale». Mais «ce témoignage et ces nombreuses copies blanches» lui ont fait comprendre que ce n'était pas le cas.

De nombreux étudiants, souffrant d'isolement et parfois en situation de précarité, ont exprimé leur détresse au cours de la pandémie. Ceux de l'université de Lorraine ne font pas exception : une enquête réalisée par les services de l'établissement a révélé que 20 % d'entre eux vivent mal les cours à distance et se disent angoissés, notamment à l'idée de rater leur cursus.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités