Ce pourrait être le point final d'un dossier hors norme. Ce mardi 25 mai, la cour d'assises de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort s'est prononcée sur les indemnisations demandées par les parties civiles de l'affaire Daval. Jonathann Daval a été condamné à verser 165.000 euros à la famille d'Alexia, qui réclamait plus de 750.000 euros.
D'après la décision de justice, Jean-Pierre et Isabelle Fouillot, les parents de la victime, toucheront près de 130.000 euros. La famille de Stéphanie Gay, la soeur d'Alexia, ainsi que le parrain de cette dernière seront également indemnisés. Les demandes des autres parents de la jeune femme n'ont en revanche pas abouties.
Au terme de l'audience du 21 novembre 2020, après six jours de procès, Jonathann Daval a été condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme, Alexia. L'audience sur intérêts civils, qui visait à débattre des demandes d'indemnisation formulées par les proches de la jeune femme, avait alors été reportée à une date ultérieure, le 22 février.
S'il est tout à fait classique que la famille d'une victime de meurtre fasse une demande de dommages et intérêts, les montants demandés par la famille d'Alexia Fouillot étaient néanmoins jugés au-dessus de la moyenne. La somme totale s'élèvait à plus de 750.000 euros, dont 365.000 euros pour les parents de la victime et 230.000 euros pour sa soeur, son beau-frère et leurs deux enfants.
Lors de l'audience du 22 février, l'un des avocats de la famille Fouillot, Me Jean-Hubert Portejoie, avait ainsi justifié le montant réclamé : «Chaque demande doit être rapportée à l'événement dont elle découle. En l'espèce, nous ne somme pas sur un drame isolé, mais sur une accumulation de drames».
Une affaire ultra médiatisée
Selon le Figaro, l'ultra médiatisation de l'affaire Daval était au coeur des débats entre parties civils et défense. De son côté, Me Portejoie estimait que les proches d'Alexia «ne sont pas responsables de cette médiatisation», source d'une «souffrance» supplémentaire pour eux. «Jonathann Daval a nourri les médias de ses mensonges», ajoutait-il.
Une position contestée par la défense, et notamment par Ornella Spatafora, l'une des avocates du condamné. «Je veux bien tout entendre, mais qu'on nous dise que les Fouillot ont subi la médiatisation... Ils y ont participé activement [...] On ne peut pas se plaindre d'un comportement auquel on a largement participé».
Après avoir entendu les arguments de chacun, la cour disposait de trois mois pour rendre sa décision. Jonathann Daval sait à présent qu'il devra s'acquitter de 165.000 euros. A l'isolement à la maison d'arrêt de Dijon depuis trois ans, il a, selon les informations de l'Est républicain, récemment été transféré dans un établissement de transition. Il doit par la suite intégrer une maison centrale, dans laquelle il pourra purger le reste de sa peine.