L'attachement à la viande reste fort dans l'Hexagone. Toutefois, certaines remises en question se font sentir, selon une étude menée par l'institut Ifop pour le compte de FranceAgriMer.
D'après cette enquête réalisée fin 2020 auprès d'un échantillon de 15.001 personnes, un bon quart des Français déclarent limiter leur consommation de viande.
Mais seulement 2,2% d'entre eux affirment avoir adopté un régime sans viande, c’est-à-dire pescetarien, végétarien ou végétalien/végan, et 24% se disent flexitariens, c’est-à-dire diminuer volontairement leur consommation de viande.
les conditions d’élevage et d’abattage
Comme l'a détaillé auprès de l'Agence France-Presse (AFP), ce jeudi 20 mai, Grazyna Marcinkowska, chargée d’études consommation pour FranceAgriMer, «89% des Français déclarent aimer le goût de la viande, 90% pensent qu’on peut manger de la viande et respecter le bien-être animal, et 79 % considèrent que manger de la viande est nécessaire pour être en bonne santé».
Cependant, a-t-elle ajouté, «68 % des Français sont d’accord avec l’idée qu’en France on consomme trop de viande», pour des questions de santé et/ou d’impact sur l’environnement.
Pour les adeptes d’un régime sans viande, sans surprise, les conditions d’élevage et d’abattage (68 %) sont la raison la plus citée. Cette motivation est importante (56%) dans le choix des flexitariens de modérer leur consommation, mais passe après la santé (62%).
Un profil urbain, féminin et diplômé
Pour compléter leur profil, les régimes sans viandes et flexitarien «ont un profil résolument urbain, féminin et diplômé, les omnivores étant majoritairement des hommes, surreprésentés parmi les habitants de petites villes ou de zones rurales et avec un diplôme inférieur au bac», a précisé Grazyna Marcinkowska.
La majorité des personnes dans un régime sans viandes sont célibataires et la présence d’enfants de moins de 15 ans est la plus élevée chez les omnivores. D'après la chargée d’études, «adopter un régime restrictif est sans doute plus difficile quand il faut concilier ces pratiques alimentaires avec des goûts et des besoins d’autres membres du foyer».