Les rideaux de fer se lèvent. Après des mois de restrictions, les Français peuvent renouer, depuis ce matin, avec certaines de leurs habitudes favorites. Siroter un verre en terrasse, aller au cinéma, déambuler dans les allées d’une exposition…tout ça est à nouveau possible.
Un véritable vent de liberté, alors que dans le même temps, le couvre-feu est repoussé de 19h à 21h. Avec ces assouplissements, le pays peut se montrer optimiste, mais la prudence reste de mise, car si l’épidémie a ralenti, le virus et ses variants restent présents.
Une vague de réouvertures
Les premières réouvertures ne se font d’ailleurs pas sans conditions. Pour les bars et les restaurants, cantonnés à la vente à emporter depuis la fin du mois d’octobre 2020, le service reprend, mais avec une jauge de 50 %, uniquement à l’extérieur de l’établissement et avec des tables de six convives maximum. Ce n’est que le 9 juin, lors de la troisième et avant dernière phase du déconfinement, que les clients pourront s’attabler à l’intérieur.
La date du 19 mai était également attendue de pied ferme par les professionnels de la culture. Après avoir gardé porte close durant plus de 200 jours, les salles obscures, de spectacles, ainsi que les musées notamment, sont à nouveau accessibles. Mais là encore, avec des jauges strictes, qui ne seront a priori totalement levées que cet été. Dès ce mercredi, il est également possible de faire ses emplettes dans n’importe quel magasin, même ceux considérés comme non-essentiels.
Un sacré soulagement pour les commerçants, qui ont un stock énorme à écouler, et dont la trésorerie a durement été affectée malgré la mise en place réussie du click and collect. D’autres secteurs, parfois oubliés pendant la crise, voient aussi le bout du tunnel. C’est le cas des bibliothèques, des parcs zoologiques, des casinos, mais aussi des festivals de plein air, qui peuvent reprendre à condition que le public soit assis et porte un masque, celui-ci étant toujours obligatoire en extérieur.
Les sportifs retrouvent aussi le sourire, puisque le gouvernement a autorisé les compétitions à l’extérieur (sans contact), dans le respect d’un protocole sanitaire strict. Là aussi, les jauges évoluent, avec la possibilité de se rassembler pour des activités physiques de plein air à 10 personnes maximum, contre 6 jusqu’alors. De leur côté, les mineurs peuvent reprendre le sport en intérieur, ce qui devrait leur permettre de se défouler et soulager leurs parents.
La vigilance reste de vigueur
Si l’exécutif a décidé de lâcher du lest, c’est parce que la vaccination porte ses fruits et que les indicateurs épidémiques sont en baisse. Mais pas de triomphalisme pour autant. Même si le taux d’incidence a chuté à 140 nouveaux cas pour 100 000 habitants sur sept jours, quand il culminait à plus de 400 début avril, il est toujours supérieur à 200 dans quelques territoires. Sans compter que la tension dans les hôpitaux demeure élevée. A ce jour, 77,9 % des lits de réanimation sont occupés.
Dans ce contexte, et alors que le variant indien, jugé plus contagieux que les autres souches, poursuit sa progression, un relâchement des gestes barrières pourrait provoquer une reprise et remettre en question le calendrier. Emmanuel Macron a d’ores et déjà prévenu que des «freins d’urgence» pourraient être activés si la tendance s'inversait de manière inquiétante.