C'est un vieux rêve devenu réalité pour François Pinault : ouvrir un musée à Paris pour présenter une partie de sa collection d'art contemporain. Avec un an de retard dû à la crise sanitaire, les premiers visiteurs sont attendus dès ce week-end.
Après un premier projet abandonné sur l'île Seguin, à Boulogne-Billancourt (92), l'homme d'affaires français avait finalement trouvé un accord avec la Mairie de Paris – propriétaire de la Bourse de Commerce – il y a plus de cinq ans. Via un bail emphytéotique, celle-ci avait ainsi accepté de lui confier l'intégralité des droits d'exploitation du site pendant cinquante ans.
Baptisé la Bourse de Commerce - Pinault Collection, ce tout nouveau musée – situé 2 rue de Viarmes (1er) dans le quartier des Halles en plein coeur de Paris – fera donc partie du patrimoine parisien pour au moins un demi-siècle. En lieu et place d'une ancienne halle au blé datée du XVIIIe siècle, transformée en Bourse de Commerce au XIXe siècle et désormais façonnée par l'architecte japonais Tadao Ando.
Une collection éclectique
Là, sous une grandiose coupole de plus de 35 mètres de haut magnifiée par un cylindre en béton dont les murs mesurent plus de 9 mètres, les visiteurs auront accès à une exposition inaugurale baptisée «Ouverture». Elle est composée de «près de 200 œuvres», datées de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle et signées «par plus de 30 artistes».
Peintures, sculptures, vidéos, installations, photographies, œuvres sonores... Elles sont toutes issues du fond d'art contemporain de la collection de François Pinault et acquises ces 40 dernières années par l'homme d'affaires, désormais âgé de 84 ans.
Parmi elles, des objets collector détournés par l'artiste plasticien français Bertrand Lavier, des huiles sur toile hyper réalistes de l'artiste italien Rudolf Stingel, les installations en cire pigmentaire de l'artiste-peintre suisse Urs Fischer ou encore les tableaux grand format de l'Américain Kerry James Marshall.
Un musée sur 4 niveaux
Ce musée de 10.500 m2, dont 7.000 m2 dédiés aux expositions, est réparti sur 4 niveaux, avec un total de 10 espaces d'expositions. Au rez-de-chaussée, se trouvent la Rotonde sous la coupole ainsi que le Passage, l'espace d'exposition circulaire qui fait le tour de la Rotonde. Enfin, la Galerie 2 offre également un important espace d'exposition.
Au premier étage se trouve la Galerie 3, alors que le deuxième étage abrite une enfilade de quatre galeries d'expositions (la Galerie 4, la Galerie 5, la Galerie 6 et la Galerie 7).
Au sous-sol ont été installés un auditorium de 284 places, destiné à accueillir des conférences, des projections ainsi que des concerts, et le Studio, vaste boîte noire «propice à la présentation d'oeuvres vidéos et sonores». Ils sont entourés du «Foyer», pouvant également accueillir des performances.
Enfin, le troisième et dernier étage sera occupé par le restaurant, indépendant du musée, baptisé «La Halle aux Grains» et pensé par Michel Bras et son fils Sébastien. Ce restaurant-café sera ouvert de midi à minuit, y compris lorsque le musée est fermé, et ce, dès le 10 juin prochain.
Une transformation coûtéuse
Les travaux – finalement estimés à 160 millions d'euros, contre 108 millions lors des premières estimations en 2017 – ont été entièrement pris en charge par des fonds privés ainsi que par la famille Pinault, sans exemption d'impôt.
La mairie de Paris, en sa qualité de propriétaire, recevra ensuite 7 millions d'euros de redevance les deux premières années d'exploitation, puis 60.000 euros par mois pendant les quarante-huit années restantes.