Deux semaines après la mort d'Eric Masson, brigadier tué en service à Avignon, des milliers de policiers ont prévu de se réunir mercredi 19 mai, devant l'Assemblée nationale. Un rassemblement auquel le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a prévu de participer.
Il a fait part de cette intention lors d'un déplacement dans l'Eure, lundi 17 mai. «C'est une manifestation pour la République, a justifié le ministre, qui estime que «la colère des policiers est légitime». «Je vais leur dire à la fois mon soutien et ma présence et leur dire que nous sommes tous dans le même bateau pour lutter contre l'insécurité».
— UNITÉ SGP POLICE (@UNITESGPPOLICE) May 7, 2021
Ce rassemblement a été organisé à l'appel des syndicats, qui exigent plus de sévérité pour les «agresseurs des forces de l'ordre». Il intervient après les meurtres successifs de deux agents : Eric Masson, tué sur un point de deal à Avignon le 5 mai, mais aussi Stéphanie Monfermé, abattue au commissariat de Rambouillet, son lieu de travail, le 23 avril.
Grégory Joron, du syndicat Unité SGP-FO dénonce notamment une décriminalisation de certaines infractions, comme les guet-apens, pour lesquels les peines encourues sont pourtant importantes. Il assure que les policiers en sont victimes «tous les soirs» et reproche à la justice de ne pas utiliser «les bons outils» pour les défendre.
Après la mort d'Eric Masson, les syndicats ont été reçus à Matignon, le 10 mai dernier. Auprès d'eux, Jean Castex, le Premier ministre, s'est notamment engagé à étendre à trente ans la période de sûreté pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime contre un policier ou un gendarme mais aussi à limiter les possibilité de réduction des peines pour ceux qui s'attaquent aux forces de l'ordre.
Des mesures qui ne satisfont pas totalement les principaux intéressés, déçus de voir leur «revendication la plus importante» mise de côté, à savoir «la mise en oeuvre de peines minimales pour les agresseurs» de policiers. Selon les syndicats, ces peines planchers doivent permettre d'«arrêter l'impunité». De son côté, l'exécutif semble douter de leur efficacité : instaurées sous Nicolas Sarkozy, elles avaient par la suite été abrogées car «relativement peu mises en oeuvre».