Le tribunal administratif a tranché : il n'y aura pas de manifestation en soutien au peuple palestinien à Paris, ce samedi 15 mai.
Le tribunal a décidé de rejeter le recours formulé par les avocats de l'Association des Palestiniens en Ile-de-France, qui protestaient contre l'interdiction de la manifestation édictée par la préfecture.
«La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations», a réagi Maître Sefen Guez Guez, avocat. Lui et ses collègues ont annoncé faire appel de la décision devant le Conseil d'Etat.
A l’instant: Le Tribunal administratif de Paris a rejeté notre requête sans tenir d’audience. Nous saisissons donc le Conseil d’état en appel. La France reste le seul pays démocratique à interdire ces manifestations. @OElhamamouchi
— Sefen Guez Guez (@Me_GuezGuez) May 14, 2021
Au départ, la manifestation du samedi 15 mai était censée commémorer la Nakba, qui désigne l'exode de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création d'Israël en 1948. Mais face à l'escalade de violence entre Palestiniens et Israéliens ces derniers jours, la manifestation s'est muée en rassemblement beaucoup plus important. Les organisateurs souhaitaient condamner la position de la France, jugée trop favorable à Israël.
Ce soutien au peuple palestinien a été autorisé à Lyon, Bordeaux, Rennes, Montpellier... Mais pas à Paris. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé à la préfecture d'interdire la manifestation, qui présenterait selon lui des risques de «troubles à l'ordre public».
Nous ne devons pas revivre les scènes ignobles de 2014 dans les rues de Paris.
Il ne peut pas y avoir de manifestations de haine en France. pic.twitter.com/7MbuK7eD9p— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 14, 2021
Le ministre de l'Intérieur redoute des «exactions contre des synagogues et les intérêts israéliens». Il a mis en avant les événements de 2014, lorsqu'une manifestation parisienne en soutien au peuple palestinien avait dégénéré en violences urbaines. Des participants au cortège avaient crié «mort aux juifs».
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a approuvé la décision du gouvernement. Les organisateurs avaient quant à eux dénoncé une décision «injustifiée». «La France garantit les libertés d'expression et de manifester, et la Palestine ne doit pas être une exception», avait dénoncé Walid Atallah, un des responsables de l'Association des Palestiniens en Ile-de-France. «Un peuple reçoit des bombes sur la tête, des dizaines de civils sont tués, et on n'aurait pas le droit de dire qu'on n'est pas d'accord ?»