Marine Le Pen peut compter sur le soutien des forces de l'ordre en vue de la présidentielle 2022. Selon un sondage Ipsos pour le Cevipof révélé lundi, 60 % des policiers et militaires voteraient pour la présidente du Rassemblement national (RN) si elle faisait face à Emmanuel Macron au second tour l'année prochaine.
Soit une progression par rapport au précédent scrutin en 2017, lors duquel 57 % des policiers et militaires disent avoir choisi Marine Le Pen au second tour, selon cette étude, dernière vague de l’enquête électorale française du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof), réalisée par Ipsos du 9 au 15 avril dernier et dévoilée par L'Opinion.
Au premier tour, la patronne du parti d'extrême droite est créditée de 44 % des intentions de vote chez les forces de l'ordre, contre 24 % pour Xavier Bertrand (ex-LR) et 20 % pour Emmanuel Macron. En 2017, elle avait récolté 54 % des votes des policiers et 41 % des voix des militaires, selon un précédent sondage du Cevipof.
De fortes disparités
Le chiffre de 60 % pour Marine Le Pen au second tour cache de forts contrastes, précise à L'Opinion Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS rattaché au Cevipof et responsable de l’analyse de ces données. «Il existe une forte disparité car le vote est lié au niveau de diplôme et le milieu policier reste clivé entre les commissaires et les agents», note-t-il.
Le comportement électoral des actifs et des retraités n'est également pas le même : 51 % des policiers à la retraite choisiraient Marine Le Pen face à Emmanuel Macron en 2022, contre 74 % des policiers en activité.
Selon cette étude, l'adhésion massive des membres des forces à la fille de Jean-Marie Le Pen s'explique et par son projet et par le rejet d'Emmanuel Macron.
Dans le détail, environ la moitié des 144 policiers et militaires interrogés (sur un total de 10.000 Français sondés) jugent qu’elle «comprend les problèmes des gens comme nous» (48 %), contre 13 % pour Emmanuel Macron et 27 % pour Xavier Bertrand, et qu'elle «veut vraiment changer les choses» (52 %), soit vingt points de plus que le président de la République (32 %) et deux fois plus que le président de la région Hauts-de-France (27 %).
Les morts récentes de deux policiers, à Rambouillet puis à Avignon, devraient consolider la position de Marine Le Pen, partisane du «retour de l'autorité», dans cet électorat.