Annulées ou pas ? A un mois des épreuves du Bac, le flou persiste. Alors que les syndicats sont de plus en plus nombreux à réclamer un passage complet en contrôle continu, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, hésite.
Face à lui, deux options. La première : un statu quo, avec ou sans aménagements. Dans cette voie, qui a pour l'instant la préférence du gouvernement, deux épreuves sont maintenues en présentiel. D'abord l'écrit de philosophie prévu le 17 juin. Puis le Grand oral, dont le but est d'évaluer chaque élève de Terminale sur ses capacités d'expression orale, entre le 21 juin et le 2 juillet. Ces examens représenteront 18% de la note finale du Bac 2021. Les 82% restants seront issus du contrôle continu (la moyenne des notes obtenues par l'élève tout au long de l'année).
«Nous allons encore évoluer pour que ce soit le plus favorable possible aux élèves», a assuré Jean-Michel Blanquer sur Europe1. Le ministre s'est dit «ouvert» à des «aménagements». Par exemple, les élèves pourraient transmettre un message de leur professeur au jury du Grand Oral pour «signaler les parties du programme qui n'ont pas été vues.»
Un bac 100% en contrôle continu ?
Il existe une deuxième option : le passage complet du Bac en contrôle continu. Cette solution est mise en avant par de nombreuses organisations syndicales. En première ligne, l'Union nationale des lycéens (UNL) et le Mouvement national lycéen (MNL), qui ont appelé ce 3 mai à des blocages dans les lycées. Ils sont soutenus par la Fédération de conseils de parents d'élèves (FCPE). Le syndicat a appelé à un rassemblement devant l'Assemblée nationale ce 4 mai.
Une pétition en ligne, lancée par des lycéens, expose leurs arguments. Ils redoutent «une inégalité des chances» entre les établissements passés en demi-jauge (une alternance entre les cours en visioconférence et ceux en présentiel) et ceux qui sont restés ouverts pour tous les élèves. Ils dénoncent aussi un «manque de préparation» : «Les heures de cours manquées en raison des demi-jauges, des confinements, ou dues aux absences de certains professeurs atteints de la Covid-19, ont empêché les lycéens et collégiens d'acquérir une quantité de cours suffisantes afin de pouvoir réviser et passer les examens dans les meilleures conditions.»
Le Grand oral est particulièrement critiqué. Les élèves disent ne pas avoir eu le temps de comprendre les codes de cette nouvelle épreuve, instaurée par la réforme du Bac. Enfin, ils font savoir le climat d'angoisse et de stress qui règne depuis le début de la pandémie. Le contrôle continu permettrait de «valoriser les efforts de chacun mené tout au long de cette année scolaire compliquée».
Reste à savoir s'ils seront entendus. Jean-Michel Blanquer a déclaré, sur Europe1, qu'il «tenait quand même à ce qu'on ne passe pas au contrôle continu intégral». Pour rappel, les épreuves de spécialité, censées se tenir en présentiel en mars, ont été annulées en début d'année et remplacées par du contrôle continu.