Depuis que les cafés et restaurants parisiens ont été fermés à cause de la pandémie de Covid-19, soulager une envie pressante dans une rue de la capitale est devenu un véritable casse-tête. Les toilettes publiques sont littéralement prises d'assaut et l'on voit de longues files d'attente se former à leurs abords.
Actuellement, lorsqu'une envie pressante se fait sentir dans une rue de Paris, il faut s'armer de beaucoup de patience si l'on veut se soulager sereinement à l'abri de l'une des 435 toilettes publiques réparties dans la capitale. Il vaut mieux éviter d'uriner dans les buissons ou dans la rue car cette pratique est passible d'une amende de 135 euros.
Même si les touristes se font très rares dans les rues parisiennes, cette question de l'envie pressante en extérieur demeure d'actualité pour tous les habitants de la capitale lorsqu'ils se retrouvent loin de chez eux. «D'habitude, quand on a envie d'aller aux toilettes, on va au premier bar, on leur demande si on peut aller aux toilettes, même en achetant une boisson. Maintenant c'est compliqué. Des fois, il faut marcher ou juste se retenir jusqu'à ce qu'on soit chez soi», a souligné à l'AFP, Julie Primault, une étudiante au bord du canal Saint-Martin.
«C'est super compliqué, surtout quand on est une fille, parce qu'il y a toujours la queue, il n'y a pas beaucoup de toilettes et ça fait dix minutes qu'on attend», a déclaré aux journalistes de l'AFP, Charlotte Le Merdy avec son vélo à la main devant une sanisette au pied de Notre-Dame. Pourtant, la fréquentation des sanisettes parisiennes a chuté de 20% l'année dernière à cause principalement des confinements, affirme la Mairie de Paris. En plus des sanisettes installées dans la rue, on dénombre 300 toilettes publiques dans les parcs et jardins de la capitale. Depuis 2019, la Mairie de Paris a complété l'offre en installant 50 urinoirs extérieurs accolés aux sanisettes.
Mais malgré tout, les incivilités perdurent et certains hommes continuent de faire leurs besoins à l'air libre. Le débat sur la propreté de Paris a continué de faire rage en avril sur les réseaux sociaux avec le hastag #saccageparis. La fermeture des bars et restaurants due à la pandémie de coronavirus n'a pas arrangé la situation.
«Les garçons pissent partout... On voit bien que les rues sont sales, qu'il y a un manque d'hygiène», a affirmé Luc, agent de sécurité, interrogé par l'AFP place de la République.
«90% de mon temps, je suis obligé de rentrer chez moi faire mes besoins parce qu'il n'y a que là que c'est propre et de ressortir travailler. Et ça fait perdre beaucoup de temps, beaucoup, beaucoup de temps !», a admis le chauffeur de taxi Elie Sabaa.
Ce problème de propreté devrait être en grande partie solutionné à partir du 19 mai, date de la réouverture des terrasses des cafés et restaurants.
Le site Toilettespubliques.net montre tout de même qu'avec ses 750 toilettes publiques, Paris fait figure plutôt de bonne élève dans l'Hexagone.