C’est une demande qui commence à monter parmi la population. Alors que la vaccination contre le Covid-19 est actuellement réservée aux plus de 55 ans (hormis quelques dérogations pour certains métiers ou personnes atteintes de maladies), nombreux sont ceux qui réclament qu’elle s’ouvre à l’ensemble des Français adultes. De son côté, le gouvernement ne semble pas favorable à un tel scénario.
Olivier Véran a expliqué mardi que l’objectif du gouvernement était de respecter l’ordre de marche prévu, afin de s’approcher au maximum des 80% d’une tranche d’âge vaccinée, avant de pouvoir passer à une suivante. Or, au moment où il parlait, 4,3 millions de personnes éligibles n’avaient pas encore reçu de doses, a-t-il affirmé.
Le calendrier, qui doit autoriser la vaccination pour les moins de 50 ans le 15 mai et pour les mois de 50 ans mi-juin, devrait donc être respecté.
Ne pas prendre la place des personnes à risque
Le coordinateur de la stratégie vaccinale du pays, Alain Fischer, a d’ailleurs lui aussi soutenu l’importance de s’en tenir au plan mis en place. «Il y a encore des personnes très âgées pour lesquelles il est difficile de se déplacer ou avec qui il est difficile d’entrer en contact. Il faut aller vers ces personnes», avant d’ouvrir la vaccination aux plus jeunes, a-t-il expliqué sur Europe 1. Il pointe notamment le fait que «le premier venu» pourrait ainsi prendre la place d’une personne «qui en a le plus besoin».
Or, l’objectif premier, afin de désengorger les hôpitaux et les services de réanimation, est de parvenir le plus vite possible à vacciner les Français les plus susceptibles de développer une forme grave du Covid-19. De fait, ouvrir les centres aux adultes les plus jeunes du pays n’est pas une priorité.
Reste que si l’idée d’ouvrir la vaccination au plus grand nombre et sans barrière d’âge a germé, c’est avant tout pour répondre aux cas où les doses ont dû être jetées ou des créneaux non réservés, faute de volontaires. Le professeur de maladies infectieuses et tropicales Jean-Paul Stahl a ainsi reconnu mardi sur franceinfo qu’il était désormais «absurde d’empêcher des gens de se faire vacciner, alors que les doses sont là. Puisque leur nombre n’est plus aussi limité qu’au début de la campagne, restreindre les injections n’est pas logique».
Des mairies ont ainsi fait le choix de permettre à un public non prioritaire de recevoir une dose, mais le phénomène est encore très marginal. Dans son point presse de ce mercredi, à l'issue du Conseil de défense, le Premier ministre Jean Castex a indiqué que le gouvernement allait de son côté «réfléchir à un élargissement des publics» pouvant se faire vacciner s'il se confirmait qu'un «certain nombre de rendez-vous» disponibles n'étaient «pas honorés». Affaire à suivre donc.