Plus d’un an après le début de la crise sanitaire, le marché immobilier semble avoir fait preuve de résilience. D’après la dernière note de conjoncture des Notaires de France, le nombre de transactions enregistrées en 2020 a dépassé le million, soit un niveau proche du record de 2019. L’appétit des Français pour la pierre est donc toujours au beau fixe.
En revanche, un changement s’observe dans les grandes tendances. Le rapport de force entre Paris, sa région et le reste du pays semble s’inverser. « Le nombre de ventes de logements anciens a chuté de 12 % en Île-de-France, qui n’apparaît plus comme la locomotive du marché » expliquent les notaires.
La capitale, qui affichait une hausse ininterrompue depuis 2008, a vu ses prix marquer le pas. Après une pause relevée au 3e trimestre, elle s’installe dans un mouvement baissier : le prix moyen du mètre carré est passé de 10850€ en novembre à 10600€ en avril.
La note de conjoncture immobilière des @Notaires_CSN est en ligne.
A fin février 2021, le volume de transactions de #logements anciens sur 1 an est de 1 046 000.
Retrouvez l'analyse des #notairesdeFrance du marché #immobilier au 4e trim 2020 sur https://t.co/MtXNwwUI5n pic.twitter.com/zfyqT0WeQq— Notaires de France (@Notaires_CSN) April 26, 2021
Alors que les mesures restrictives liées à la situation sanitaire sont encore en cours, Paris semble avoir perdu de son attrait, les familles se tournant vers les maisons avec jardin. Autre facteur aggravant, la clientèle étrangère a déserté. Mais à y regarder de plus près, de fortes disparités s’observent, notamment dans le centre. Dans son dernier baromètre, LPI-SeLoger relève un recul des prix de 3% dans le 5e et de 5,2% dans le 2e. A l’inverse, le 4e bondit de 10,8%.
La revanche des régions et des villes moyennes
Pour trouver une vraie dynamique, il faut désormais se tourner vers les régions. D’après la note des notaires, « un atterrissage en douceur des prix semble également se dessiner dans les prochains mois en Petite et Grande couronne » A l’inverse, en province l’orientation est à la hausse. Entre le 4e trimestre 2019 et le 4e trimestre 2020, ils augmentent maintenant plus vite en régions (+ 6,5 %). Ils sont portés par les grandes villes qui affichent de belles performances : Les agglomérations de Montpellier, Marseille-Aix-en- Provence et Pau augmentent respectivement de 9 %, 7 % et 6 % au 4e trimestre.
Comme la pierre commence à y être chère, on observe un regain d’intérêt pour les villes moyennes qui prennent leur revanche après des années de baisse. On peut citer Angers, réputée pour son cadre de vie agréable : depuis le 1er trimestre 2020, elle grimpe de 20%. Caen bondit quant à elle de 11 % sur cette période.
Pour les experts, ce rattrapage serait une conséquence des effets de la crise sanitaire mais pas seulement. « Il n’est pas non plus interdit de soutenir que les prix de certaines grandes villes ou agglomérations, en hausses quasi ininterrompues, imposent aux utilisateurs des envies d’ailleurs, faute de budget suffisant » expliquent les notaires.
De nouvelles tendances qui pourraient donc perdurer, y compris dans l’après covid.