Cécile Bourgeon, mère de la petite Fiona, tuée en 2013, saura ce jeudi 22 avril si la justice décide de la libérer. La chambre d’instruction de la cour d’appel de Lyon doit en effet rendre sa décision concernant sa requête de remise en liberté.
La femme de 33 ans a été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle en décembre dernier, reconnue coupable d’avoir causé la mort de sa fille «sans intention de la donner», en la frappant. Son ex-compagnon et co-accusé Berkane Makhlouf avait, lui, reçu une peine de 18 ans de prison.
Au moment des faits, il y a huit ans, ils avaient fait croire à l’enlèvement de la petite Fiona dans un parc de Clermont-Ferrand, avant de reconnaitre quatre mois après que la fillette était morte. Son corps, qu’ils indiquent avoir enterré près d’un lac, n’a jamais été retrouvé.
«il n’y a rien à craindre»
Cette affaire judiciaire a subi de nombreux rebondissements, avec quatre procès différents. En première instance, en 2016, Cécile Bourgeon avait été acquittée des coups mortels mais condamnée à cinq ans de prison pour ses mensonges. Berkane Makhlouf avait reçu une peine de 20 ans de réclusion. En appel, en 2018, ils avaient tout les deux écopés de 20 ans.
La Cour de cassation avait cependant annulé cet arrêt en 2019 et le dossier avait été renvoyé à la cour d’assises du Rhône, à la fin de l’année dernière. Suite à ce nouveau jugement, qui a pour la première fois condamnée Cécile Bourgeon à une peine plus grave que son ex-compagnon, ses avocats ont annoncé qu’ils allaient à nouveau se pourvoir en cassation. Un cinquième procès pourrait donc avoir lieu.
Dans l’attente de l’examen de son pourvoi, la mère de Fiona a donc demandé début avril d’être remise en liberté. Le parquet général s’y est immédiatement opposé, estimant qu’après avoir été condamnée à 20 ans de prison, le risque d’une fuite est réel, et qu’une libération pourrait entrainer un trouble à l’ordre public, vu le «retentissement national durable» de cette affaire. L’avocat de Cécile Bourgeon assure de son côté qu’«il n’y a rien à craindre», puisque sa cliente avait déjà passé 22 mois en liberté suite à la décision de la Cour de cassation en 2019, en respectant ses obligations judiciaires.