«Un fiasco judiciaire». L’avocat d’un livreur de colis s’étant fait attaquer au couteau par un récidiviste n’a pas mâché ses mots, ce mercredi, en apprenant que la justice avait permis à l’agresseur de retrouver la liberté en attendant le procès.
Le 14 avril dernier, son client, qui devait livrer un colis dans le quartier des Près d’Arènes, à Montpellier, était arrivé sur place alors que la femme devant le réceptionner était absente et que son compagnon prenait son bain. Le salarié Chronopost avait donc proposé à la destinataire de déposer l’objet dans un point relais, ce qu’elle avait refusé. Compréhensif, il lui avait alors indiqué qu’il repasserait plus tard dans la journée.
A son retour devant le logement, il a été accueilli par son agresseur, qui avait fini son bain et s’était équipé d’un couteau de boucher. Une vidéo prise par un témoin montre que celui-ci lui a alors mis un coup de tête, avait d’essayer de lui donner un coup de couteau au niveau de la gorge. Le livreur a heureusement pu s’en tirer, touché à la main.
MERCI DE RT!!! Le 14 avril 2021, à Montpellier, mon frere a failli se faire égorger en pleine rue et en plein jour par un client. Mon frère(en vêtement Chronopost) a appelé la femme de l’agresseur pour lui dire qu’il était en bas et qu’elle devais venir récupérer le colis pic.twitter.com/M446BiaikS
— 1M58 (@AIFOS_ZAI) April 16, 2021
La justice du quotidien sans moyen ?
Les forces de l’ordre ont rapidement interpellé l’homme, déjà connu pour violences avec arme. Il devait être jugé en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Montpellier, mais a demandé un délai pour préparer sa défense, indique France Bleu. Une nouvelle date lui a été donnée, pour le 25 juin. D’ici là, la justice a estimé qu’il pouvait rester libre, bien que placé sous contrôle judiciaire. Le parquet a néanmoins fait appel de ce jugement.
Une situation insupportable pour l’avocat de la victime. Dénonçant «un fiasco judiciaire», il s’est indigné que la justice «n’a plus le temps de traiter les affaires correctement. Il faut se donner les moyens d’avoir une justice qui tienne la route sans quoi nous aurons d’autres décisions comme celle-là». Faisant référence au projet de réforme présenté il y a peu par le ministre Eric Dupond-Moretti, il conclut : «filmer les procès d’assises c’est bien, mais l’essentiel, c’est les petites affaires traitées tous les jours».