Six mois après la catastrophe naturelle meurtrière, la Vallée de la Roya qui compte de nombreux villages, à l’est des Alpes-Maritimes peine à se relever, au contraire de la Vésubie et de la Tinée, également ravagées mais situées sur le territoire de la Métropole Nice-Côte d’Azur.
Le 2 octobre dernier, des pluies torrentielles s’abattaient en quelques heures sur la Vésubie, la Tinée et la Roya. Si les deux premières vallées ont pu compter sur la puissance de la Métropole Nice-Côte d’Azur pour se reconstruire rapidement, la troisième est toujours en souffrance. Située à l’est des Alpes-Maritimes, entre la commune italienne littorale de Vintimille et le village de Tende, la Roya tarde à se relever de la tragédie qui a tué 10 personnes et entrainé un milliard d’euros de dégâts sur les infrastructures publiques et plus de 200 millions d’euros sur les bâtiments privés.
Après avoir passé un hiver presque coupé du monde, les habitants des villages de Breil, Tende, Saorge, Fontan, Saint-Dalmas-de-Tende et La Brigue se sentent totalement abandonnés par les pouvoirs publics, alors que les accès routiers ne sont toujours pas rétablis et que les sinistrés bataillent avec leurs assureurs pour être indemnisés.
En outre, les accès à la Vallée des Merveilles sont détruits tout comme ceux menant vers la station de sports d’hiver de Limone, du côté italien. Ces deux poumons touristiques et économiques sont à l’arrêt, tandis que l’avenir de la voie ferrée, véritable ligne de vie de la vallée, elle semble sérieusement menacée. Ce qui inquiète les habitants.
«demande de création d'une zone franche pour enrayer l'exode »
Sur le site change.org, leur appel au secours a pris la forme d’une pétition adressée au ministre des finances Bruno Le Maire et au Président de la République Emmanuel Macron qui était venu à Tende en hélicoptère le 7 octobre et avait promis des moyens importants pour reconstruire vite. En vain. «La population est épuisée, peut-on lire dans cette pétition qui a déjà été signée par plus de 10.000 personnes. Les troubles anxio-dépressifs, constatés par les médecins locaux, sont en nette augmentation. Ils sont la conséquence du traumatisme de la tempête et de l’angoisse d’un avenir incertain et peu lisible conduisant à un exode inquiétant».
Dans les semaines qui ont suivi la tragédie, beaucoup d’habitants ont en effet quitté la vallée et les maires redoutent une mort à petit feu de leurs villages. «Chacun a le droit de pouvoir espérer une vie meilleure dans des conditions de vie dignes et humaines», écrit Laurent. «On ne peut pas laisser des personnes dans une telle détresse, ajoute Jacqueline. Cela fait trop longtemps que cela dure. C’est une honte».
Les signataires réclament le déblocage des moyens financiers annoncés par le Président de la République et la création d’une zone-franche qui permettrait de créer des emplois et enrayer l’exode.