Premier ministre pendant un peu plus de trois ans, Edouard Philippe était aux commandes lors de la première vague de l'épidémie de coronavirus en France. Aujourd'hui, avec le recul, il exprime quelques regrets concernant sa gestion de la situation.
Au micro d'Europe 1 lundi 19 avril, l'ancien Premier ministre a expliqué qu'il aurait notamment aimé faire preuve d'«un peu plus de prudence ou de nuance dans un certain nombre d'avis» qu'il répétait. Il évoque notamment «la doctrine de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le port du masque». Selon lui, l'institution assurait «jusqu'au mois de juin 2020» qu'il «n'avait pas de sens [...] en population générale».
Edouard Philippe se souvient d'avoir répété cette consigne «avec beaucoup d'assurance». Mais «c'était l'Organisation mondiale de la santé, c'est elle qui a l'expertise sur la gestion des pandémies», justifie-t-il. A l'époque, le quotidien du maire du Havre était rythmé par les choix. Or, «quand vous prenez dix, douze ou quinze décisions par jour, vous savez que vous allez vous planter [...] il faut accepter l'idée que parfois on prend des décisions qui sont moins bonnes que d'autres».
L'ex-Premier ministre estime que le «quoi qu'il en coûte» faisait partie des bonnes décisions. Même si cette mesure «va avoir un coût à un moment», précise-t-il. Un coût qu'il faudra contenir en se fixant «un chemin de maîtrise de la dépense qui dure 10 à 15 ans». Edouard Philippe prévient : cela passera forcément par des réformes qui «ne sont pas populaires» mais sont «indispensables».