Un petit outil indispensable dans le «monde d'après» ? Destinés à maîtriser l'aération dans les lieux clos et ainsi limiter le risque de transmission du coronavirus, les capteurs de CO2 comptent de plus en plus de partisans. Une solution jusque-là négligée par le gouvernement.
Il s'agit pourtant d'une demande de longue date des syndicats d'enseignants : installer des capteurs de CO2 dans tous les établissements scolaires pour contrôler la qualité de l'air, et ainsi savoir quand ouvrir les fenêtres. Ils l'ont réitérée dans une pétition en ligne lancée cette semaine, en vue de la réouverture des écoles primaires le 26 avril.
Face à l'immobilisme du ministère de l'Education nationale, qui dans son protocole sanitaire ne fait que préconiser de «contrôler le renouvellement de l'air des espaces de restauration, par exemple par l'utilisation de capteurs de CO2», les initiatives locales se multiplient.
Des expérimentations à Paris, Lille ou Brest
La ville de Paris a commandé des capteurs de CO2 pour équiper 125 écoles et collèges publics (sur 763) d'ici à la mi-mai, avant une éventuelle généralisation à tous les établissements scolaires, tandis que les mairies de Marseille et Toulouse se sont montrées intéressées par ces outils, selon le Journal du dimanche. En Ile-de-France, la région a déjà fait équiper les cantines de tous les lycées publics.
Les municipalités de Lille, Brest, Biarritz, Aix-les-Bains et Issy-les-Moulineaux en ont également acquis pour les réfectoires de leurs écoles primaires, et les départements du Puy-de-Dôme, de l'Eure-et-Loir et de l'Yonne ont fait de même pour leurs collèges, toujours selon le JDD. D'après le responsable d'une entreprise du secteur, 5 à 10 % des établissements scolaires en France disposeraient d'au moins un capteur de CO2.
des capteurs Nécessaires dans les restaurants ?
Ces détecteurs de CO2 pourraient également s'avérer utiles lors de la réouverture des bars et restaurants, où l'on mange, boit et discute sans masque, provoquant l'expulsion d'aérosols pouvant transporter le virus dans l'air. Dans un article qu'il a récemment co-écrit sur Slate, l'épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l'Institut de santé globale de l'université de Genève (Suisse), propose que la réouverture des restaurants soit «conditionnelle à la vérification d'une ventilation efficace mesurée en permanence par des capteurs de CO2 correctement installés».
Dans le même texte, l'expert se dit également favorable, en complément, aux purificateurs d'air, «lorsqu'il n'est pas possible de ventiler efficacement la pièce». Un dispositif qui fait encore débat en France. Son principal défenseur est Laurent Wauquiez, président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui en octobre dernier a débloqué 10 millions d'euros pour équiper toutes les écoles et lycées de son territoire.