Ce samedi 3 avril, quatre hommes d'origine kurde ont été attaqués dans un local associatif du centre-ville de Lyon. Les assaillants appartiendraient au groupe d'extrême droite turc les «Loups gris».
Dans un communiqué, le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) affirme que «les Loups gris vêtus de cagoules, [et équipés] de battes de baseball et d’armes blanches, ont attaqué avec la plus grande violence [leur] association de Lyon et passé à tabac ses membres».
Si ce groupuscule n'a pas d'existence officielle en France, il s'agit d'«un groupement de fait particulièrement agressif pour ne pas dire plus», selon le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Sa dissolution a été officialisée le 4 novembre dernier par le gouvernement.
Le mouvement des « Loups gris » a été dissous en conseil des ministres, conformément aux instructions du Président de la République.
Comme le détaille le décret que j’ai présenté, il incite à la discrimination et à la haine et est impliqué dans des actions violentes. A lire
pic.twitter.com/b3qL7REDPo— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) November 4, 2020
Qui sont ces soutiens du président Erdogan ? Les «Loups gris» est le nom d'un groupe d'ultra-nationalistes turcs, crée à la fin des années 1960 en Turquie, qui s'est ensuite implanté dans plusieurs pays européens, dont l'Autriche, l'Allemagne et la France.
Idéologiquement, ses membres sont proches de ceux du parti d'extrême-droite MHP. Celui-ci fait partie de la coalition gouvernementale au pouvoir en Turquie.
des attaques contre la communauté arménienne
Comme le MHP, les «Loups gris» sont de fervents supporters du président Erdogan. Ils ont récemment soutenu sa gestion de la crise au Haut Karabakh, dans laquelle il affiche son soutien «inconditionnel» à l'Azerbaïdjan dans le conflit qui l'oppose à l'Arménie.
Ces derniers mois, les «Loups gris» s'en sont pris à la communauté arménienne dans plusieurs pays. Plusieurs incidents ont éclaté en France : mercredi 28 octobre, des manifestants arméniens ont affronté des pro-turcs, dont quelques «Loups gris», sur l'autoroute A7 près de Vienne (Isère). Des rixes entre les deux communautés ont également eu lieu à Décines-Charpieu, vers Lyon.
Dans cette même commune, une inscription «Loups gris» a été taguée dimanche 1er novembre sur le mémorial du génocide et le Centre national de la mémoire arménienne.
Les «Loups gris» se sont constitués en organisation paramilitaire. Ils sont connus pour avoir, pendant la Guerre froide, préparé de nombreuses actions violentes contre les intellectuels et mouvements de gauche.
Aujourd'hui, les «Loups gris» ne sont plus considérés comme un groupe paramilitaire en Turquie.
Avec cette dissolution actée, les «Loups gris», dont le noyau dur se trouve à Lyon, n'auront désormais plus le droit de se reconstituer ni de poursuivre une activité. Ils auront également interdiction de manifester.