En direct
A suivre

Fermeture des écoles : des parents désemparés

Pas de surprise, mais un choc quand même. Pour de nombreux parents, la décision de fermer les crèches, écoles, collèges et lycées a fait l’effet d’un coup de massue. Depuis deux jours, ils se creusent les méninges pour tenter d’imaginer les semaines à venir, quand il va falloir concilier vie professionnelle et garde des enfants.

Si le gouvernement a promis des aides, tous savent déjà qu’ils n’auront pas la chance d’en bénéficier. Echaudés après l’expérience du premier confinement, ils savent que les quatre prochaines semaines s’annoncent difficiles - et décisives - dans la lutte contre l’épidémie de Covid-19.  

Sauf changement de dernière minute, les écoles ferment leurs portes dès ce soir pour au moins trois semaines. Au programme : une première semaine de cours à distance, puis les vacances scolaires qui auront lieu du 12 au 23 avril, quelles que soient les zones. À partir de cette date, les maternelles et élémentaires pourront retourner à l’école.

Pour s’organiser, l’un des deux parents aura droit au chômage partiel lorsqu’il travaille dans le secteur privé, si aucun d’eux ne peut télétravailler. Si cette dernière condition n’est pas remplie, aucune aide n’est pour le moment prévue. Les indépendants, professions libérales, artistes auteurs ou encore travailleurs non-salariés agricoles peuvent quant à eux obtenir un arrêt de travail sans délai de carence. Enfin, les fonctionnaires peuvent bénéficier d’une autorisation d’absence avec une indemnisation à 100 %.

Un moral en berne

De manière à soulager ceux qui ne sont concernés par aucune de ces solutions, Jean Castex a annoncé hier que les parents auront la possibilité de dépasser la barrière des 10 kilomètres pour déposer les enfants chez un proche. Malgré cet assouplissement, l’annonce d’Emmanuel Macron a été très critiquée. 

«Les parents ne sont pas prêts à revivre ce qu’ils ont pu faire pendant le premier confinement», a ainsi déclaré sur CNEWS Carla Dugault, co-présidente de la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves. En 2020, le moral des familles a en effet chuté en flèche et une étude du gouvernement a montré que, sur l’année, les trois sentiments qui dominaient étaient le doute, la tristesse et la fatigue.

Le risque du décrochage

Mais si des parents s’alarment, c’est aussi pour leurs enfants. Fermer les écoles présente des risques, et c’est notamment pour cela qu’Emmanuel Macron s’y était jusque-là refusé, contrairement à une grande partie des pays voisins. L’une des principales menaces concerne le décrochage scolaire. 

Selon une enquête statistique du ministère de l’Education nationale publiée en juillet dernier, 970 000 élèves n’avaient plus de contact avec leur enseignant pendant le premier confinement, soit plus de 6 % des effectifs nationaux. «On en perdra, et probablement les mêmes, lors de ces semaines», regrette Jean-Rémi Girard, président du Syndicat National des Lycées et Collèges. 

L’état de santé psychologique des plus jeunes devra également être surveillé. Un récent rapport de l’Assemblée montrait que 50 % des jeunes étaient inquiets pour leur santé mentale. Reste à savoir également si ces fermetures auront un véritable impact sur l’épidémie. Les premiers éléments de réponse, cruciaux pour l’Etat, tomberont sous dix jours, date estimée du pic de la troisième vague selon Jean Castex. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités