Le tribunal de Paris a déclaré ce lundi 29 mars les laboratoires Servier coupables de «tromperie aggravée». Ils étaient jugés pour «tromperie aggravée», «escroquerie» et «homicides et blessures involontaires» pour avoir dissimulé les propriétés anorexigènes et les dangereux effets secondaires de leur médicament, le Mediator, à l'origine de centaines de morts en France.
Les laboratoires ont également été condamnés à 2, 7 milions d'euros d'amende.
Jour du jugement dans l’affaire #Mediator, 9 mois après la fin d’un procès hors norme qui aura duré lui aussi 9 mois. La lanceuse d’alerte Irène Frachon est présente, venue soutenir les victimes @CNEWS pic.twitter.com/z0xrwd7La1
— Noémie Schulz (@noemieschulz) March 29, 2021
Jean-Philippe Seta, l'ex-numéro 2 de la firme et ancien bras droit de son tout-puissant dirigeant Jacques Servier, mort en 2014, a quant à lui été condamné à quatre ans de prison avec sursis et 90.600 euros d'amende.
Ainsi, le tribunal est donc allé dans le sens de l'accusation, qui estimait que les laboratoires Servier avaient dissimulé les propriétés anorexigènes (coupe-faim) et les dangereux effets secondaires de ce médicament, utilisé par 5 millions de personnes jusqu'à son retrait du marché en 2009.
L'ANSM également condamnée
De son côté, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), jugée pour avoir tardé à suspendre la commercialisation du Mediator, a également été condamnée à 303.000 euros d'amende. Le tribunal correctionnel a estimé que l'Agence avait «failli dans (son) rôle de police sanitaire et de gendarme du médicament».
Plus de dix ans après le retentissant scandale du Mediator, ce médicament est tenu pour responsable de la mort de 1500 à 2100 personnes.