En pleine polémique autour de la subvention accordée par les élus Europe Ecologie Les Verts de la mairie de Strasbourg, pour la construction de la mosquée portée par l’association Millî Görüs, l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi a demandé la dissolution de l’organisation, qu'il considère comme défendant un islam politique, et non pas les musulmans.
Le responsable religieux y voit une ingérence de la Turquie. L’association, qui gère 70 lieux de culte musulmans en France, est présentée comme proche du gouvernement d’Ankara et de son président Recep Tayyip Erdogan, dont elle défendrait l’idéologie de l’islam turque.
«Ce n’est pas l’islam spirituel, c’est l’islam de conquête, l’islam politique», a dénoncé l’imam sur Radio Classique. «C’est de la provocation. C’est la même politique qu’à Istanbul, lorsque l’église Sainte-Sophie est devenue une mosquée». Hassen Chalghoumi a ainsi appelé le gouvernement à dissoudre Millî Görüs, dans la lignée des décisions prises contre d’autres associations accusées de radicalisme et de séparatisme (Barakacity ou le CCIF).
L’imam a aussi dénoncé la publication de son numéro de téléphone sur les réseaux sociaux par Millî Görüs, ce qui lui a valu de nombreux appels de menace, a-t-il expliqué.
Il s’est également montré particulièrement offensif envers la décision des élus écologistes d’aider au financement de la mosquée : «je n’arrive pas à comprendre comment une ville comme Strasbourg, qui a été touchée dans sa chair par le terrorisme (cinq morts au marché de Noël, le 11 décembre 2018, ndlr), puisse être complice des organisations islamo-politique, des organisations étrangères, des organisations au service d’Erdogan, l’homme qui a menacé la France, l’homme qui a massacré les Kurdes (…). C’est une insulte aux victimes du terrorisme».
Il en a ainsi profité pour dénoncer la complicité de certains élus du pays concernant l’islamisme et le séparatisme, en manquant de fermeté par rapport à la laïcité.
