Plus vite contre le virus. Dès samedi, les Français âgés d’au moins 70 ans et ne souffrant d’aucune comorbidité pourront enfin recevoir leur première dose de vaccin contre le coronavirus. Ils seront rejoints courant avril par certains travailleurs, dont les professions deviendront prioritaires.
Alors que les injections étaient jusque-là réservées aux personnes à risque et aux plus de 75 ans, le public concerné s’élargit donc enfin. Le gouvernement compte également simplifier le processus, en créant de grands vaccinodromes dans le pays. La campagne vaccinale semble donc sur le point d’accélérer, alors que la situation épidémique devient de plus en plus critique.
La vaccination est «la clé» pour sortir de la crise, martèle le gouvernement depuis de longs mois. Il était donc grand temps, après des débuts balbutiants et très critiqués, que la cadence augmente. Cela est nécessaire pour atteindre l’objectif des 10 millions de personnes (celles identifiées «à risque») ayant reçu une première dose à la mi-avril et celui des 30 millions en juillet.
Une nouvelle étape
La mise en place de 35 vaccinodromes à travers le pays dans les jours à venir doit y contribuer largement, puisqu’ils seront capables, selon leur taille, de traiter 1.000 à 2.000 personnes par jour, contre 500 par semaine actuellement dans les structures les plus efficaces. A terme, ces «mégacentres» seront entre 100 et 200 sur le territoire, pour que chaque département en ait au moins un, souhaite le ministère de la Santé.
Ils pourront donc accueillir dans un premier temps tous les Français d’au moins 70 ans, mais aussi, dans la seconde partie du mois d’avril, les enseignants ainsi que les policiers et gendarmes. L’exécutif souhaite en effet que les professions les plus exposées au virus soient prioritaires, toujours dans ce but d’accélérer les injections. D’autres secteurs pourraient en faire partie, comme la grande distribution, les transports urbains ou la propreté.
Reste qu’agrandir trop rapidement le spectre des personnes vaccinables induit le risque de manquer de doses à un moment ou un autre, même si les livraisons doivent largement augmenter à partir d’avril. Certains estiment d’ailleurs qu’il faut aller encore plus loin que les vaccinodromes, en mettant en place des «drives», où les Français recevraient leurs doses sans quitter leur voiture, comme aux Etats-Unis.
Une épidémie exponentielle
Si l’accélération de la campagne de vaccination répond à un besoin de communication de l’exécutif, en montrant que les restrictions ne sont pas les seules actions dont il est capable pour lutter contre le coronavirus, elle doit surtout permettre de faire face à la violente recrudescence de l’épidémie. En effet, alors que la situation ne cesse d’empirer, comme dans les régions Ile-de-France, Hauts-de-France et Paca, ce sont désormais 35 départements qui ont dépassé le seuil d’alerte maximal.
Dans l’ensemble du pays, près de 30 000 cas sont détectés chaque jour et les hospitalisations grimpent. De nombreux services de réanimation sont complètement saturés et leur pourcentage d’occupation sur l’ensemble du territoire a déjà atteint le niveau de la deuxième vague. Dans ce contexte, la rapidité et les premiers effets de la vaccination sont plus que jamais urgents.