Trois ans après la disparition d'Arnaud Beltrame, mort le 24 mars 2018 dans l'attentat de Trèbes (Aude), son frère Cédric a tenu à lui rendre hommage en publiant un message sur le réseau social Twitter.
«Trois ans déjà, #ArnaudBeltrame. Tu me manques frangin !», a ainsi écrit Cédric Beltrame, en accompagnant sa publication de deux photos de son frère disparu.
Sur le premier cliché, le colonel de gendarmerie, mort à 44 ans, apparaît sur un chemin de montagne.
Fou de randonnées, autour de la Bretagne ou sur les chemins pyrénéens vers Compostelle, Arnaud Beltrame avait besoin de se ressourcer grâce à de longues marches dans la nature.
Trois ans déjà, #ArnaudBeltrame. Tu me manques frangin! pic.twitter.com/co85Nhc2Sy
— Cedric Beltrame (@CedricBeltrame) March 23, 2021
La deuxième photo, elle, montre une croix chrétienne nichée sur un sommet surplombant une chaîne de montagnes enneigées.
Une référence claire à la foi catholique d'Arnaud Beltrame, laquelle, dans une certaine mesure, permet de mieux comprendre l'acte de bravoure qui lui a coûté la vie.
Lors de la prise d'otages de clients dans un supermarché à Trèbes (Aude), près de Carcassonne, le gendarme s'était en effet livré à un terroriste islamiste à la place des otages que ce dernier retenait jusqu'alors.
Arnaud Beltrame était resté dans le magasin avec le terroriste qui lui a tiré dessus à plusieurs reprises, juste avant l'intervention du GIGN.
Aurnaud beltrame, ou Le sacrifice d'un héros
Deux jours après sa disparition, Marielle, son épouse avait été interrogée par La Vie et avait eu cette lecture des événements : «Arnaud se sentait intrinsèquement gendarme. Pour lui, être gendarme, ça veut dire protéger. Mais on ne peut comprendre son sacrifice si on le sépare de sa foi personnelle. C’est le geste d’un gendarme et le geste d’un chrétien. Pour lui les deux sont liés, on ne peut pas séparer l’un de l’autre.»
En janvier 2019, soit dix mois après la mort d’Arnaud Beltrame, ses deux frères cadets Cédric et Damien lui avaient rendu hommage dans un livre émouvant intitulé «Au nom du frère» (éditions Grasset), dans lequel ils revenaient notamment sur cette notion de sacrifice, bien qu'en la nuançant.
«Son geste (d'Arnaud Beltrame) n’est pas simplement d’avoir échangé sa place avec un otage. Son geste, c’est d’avoir suivi le peloton du Psig (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie, NDLR) à l’entrée, d’avoir parlé avec le terroriste, d’avoir échangé sa place, d’avoir été en huis clos avec le terroriste pendant deux heures, d’être sorti, d’avoir négocié avec le GIGN, puis d’avoir attaqué le terroriste. Donc, tout ça était dans une logique, une sorte de processus», avait expliqué sur RTL Damien Beltrame dans la foulée de la parution de l'ouvrage.