Les recours aux autotests - permettant de procéder soi-même à un dépistage du Covid-19 par prélèvement nasal - a été validé par la Haute Autorité de Santé, le 16 mars 2021. Mais ces kits ne sont pas près d'être mis en vente, comme l'affirmait pourtant Jérôme Salomon la semaine dernière.
Alors que Carrefour annonçait sur Twitter avoir commandé 1 million d'autotests nasaux il y a quelques jours, le gouvernement a décidé de mettre un gros coup de frein à leur déploiement.
Pas de vente en dehors des pharmacies
Pour commencer, la vente de ces dispositifs médicaux en grande surface ne sera finalement pas autorisée. Contactée par la rédaction de CNEWS, la DGS a en effet balayé cette possibilité : «la vente d’autotests en dehors des pharmacies n’est pas autorisée».
«Le cadre de délivrance des autotests est actuellement celui du monopole pharmaceutique pour tous les autotests, à l’exception des tests destinés au diagnostic de la grossesse ainsi que des tests d’ovulation», a rappelé la direction du ministère des Solidarités et de la Santé.
Ces précautions s'expliquent par la nécessité d'information médicale qui doit accompagner la vente de ces tests. «Les autotests présentent une sensibilité de 50% pour les personnes asymptomatiques, soit une part élevée de faux négatifs avec un risque de moindre vigilance pour les personnes, en l’absence d’une bonne information», justifie la DGS.
Pas de mise en vente «cette semaine» en pharmacies
Toutefois, il faudra encore patienter avant de voir ces autotests délivrés en officines. Contrairement à ce qu'avait annoncé le directeur général de la Santé Jérôme Salomon le 14 mars dernier, la mise en vente de ces kits ne sera pas effective dès «cette semaine».
Le ministère de la Santé indique qu'«une expérimentation sera menée au cours du mois de mars afin d’évaluer la qualité des prélèvements obtenus à l’aide de ces dispositifs». Elle s'inscrira notamment dans une «campagne de dépistage itératif à large échelle» ciblant des populations exposées ou précaires.
«Une seconde étape du déploiement des autotests sera de les mettre en vente en pharmacie, avec pour objectif de déployer des éléments de pédagogie auprès des acheteurs concernant notamment les consignes d’utilisation, ainsi qu’une sensibilisation au contact tracing et au respect des gestes barrières, même en cas de test négatif», précise la DGS.
Les contours du déploiement des autotests seront présentés prochainement de manière plus détaillée par le gouvernement. «Un décret redéfinissant les possibilités de recours aux autotests paraitra dans les prochains jours», a enfin indiqué le ministère des Solidarités et de la Santé.