L'Ile-de-France était au coeur des discussions du conseil de défense sanitaire réuni autour d'Emmanuel Macron hier matin. La mise en place d'un confinement semble désormais actée, mais pas encore ses modalités, le week-end ou toute la semaine.
«Le moment est venu pour envisager des dispositions pour la région francilienne», a lâché gravement Jean Castex mardi 16 mars au soir.
Car face à la flambée des nouveaux cas et à l'asphyxie des hôpitaux, avec des indicateurs épidémiques qui dépassent désormais ceux de la deuxième vague, Emmanuel Macron et l'Ile-de-France semblent dos au mur.
Toute la semaine avec un couvre-feu retardé ?
Pour ralentir la circulation exponentielle du virus dans la région, le confinement le week-end serait «une piste forte» envisagée par le président de la République, avance un «participant régulier» au conseil de défense sanitaire auprès de Libération. Comme dans le Pas-de-Calais et dans les Alpes-Maritimes, donc.
Dans Le Parisien, un «poids lourd du gouvernement» penche plutôt pour «un confinement en semaine, avec toutefois un couvre-feu qui pourrait être repoussé «à 20h».
Une ligne dure également soutenue ce mercredi par le professeur Rémi Salomon, président de la Commission médicale de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) : «il faut réduire les contacts au maximum […] En semaine, les gens continuent de se voir au travail, dans les commerces...».
«Soit c'est le confinement le week-end, et dans ce cas-là, il faut qu'on l'accompagne […] , avec une très grande vigilance pendant la semaine, pousser au télétravail, pousser à aller se tester, pousser à utiliser les tests rapides. Soit c'est un confinement plus large, et dans ces cas-là il faut qu’il soit respecté», a résumé ce mercredi Martin Hirsch, directeur général de l'AP-HP.
Autre hypothèse, celle d'un confinement «hybride», avec une généralisation du télétravail généralisé la semaine pour éviter «les brassages en lieux clos» et plus de libertés le week-end pour «s'oxygéner». C'est la piste sur laquelle travaillait Emmanuel Macron mercredi soir, d'après des élus franciliens avec lesquels il a discuté, selon Franceinfo. Des mesures qui seraient en vigueur pour «quelques semaines».
La question du maintien de l'ouverture des établissements scolaires figure parmi les sujets les plus délicats à trancher. Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer est d'ailleurs monté au créneau dimanche, affirmant que «l'école est la dernière chose à fermer». Les cantines, elles, pourraient afficher portes closes.
Pas (encore ?) de discussion avec la mairie de Paris
A la sortie du conseil des ministres et du conseil de défense sanitaire, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a confirmé ce mercredi que des «mesures seront prises» en Ile-de-France, pouvant aller «jusqu'à un confinement». Elles seront annoncées par Jean Castex et Olivier Véran ce jeudi, pour une entrée en vigueur «dès ce week-end».
A la mairie de Paris, on indiquait ce mercredi matin qu'aucune discussion n'était - pour l'instant - prévue avec le gouvernement ou la préfecture de police sur le sujet. Mais la situation pourrait évoluer rapidement d'ici à la fin de journée ou demain.
En revanche, silence radio sur la position que défend désormais Anne Hidalgo sur le confinement de la région parisienne, qu'elle avait jugé «inhumain» début mars.