Ce soir à 21h05 , TF1 diffuse «La Traque», un film d'Yves Rénier mettant en scène l'arrestation du tueur en série Michel Fourniret.
Actuellement emprisonné, celui-ci est condamné pour sept meurtres et en a avoué trois autres. Parmi les affaires toujours en cours : celle d'Estelle Mouzin, que Michel Fourniret est soupçonné d'avoir séquestrée et tuée en 2003. Il a avoué son meurtre en août 2020, soit 17 ans après les faits. L'occasion de faire le point sur l'enquête.
une disparition inquiétante
Estelle Mouzin, alors âgée de 9 ans, a disparu vers 18 heures le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), entre son école et son domicile. D'importantes recherches ont été entreprises et une information judiciaire pour «enlèvement et séquestration de mineur de 15 ans» a été ouverte à Meaux.
Les jours suivants, les 1.400 habitants du village ont été questionnés sur leur emploi du temps, et leurs habitations ont été perquisitionnées. Plusieurs personnes ont été placées en garde à vue, puis libérées. La photo d'Estelle a été largement diffusée. En juin, ont débuté les interrogatoires de 1.200 habitants de Guermantes et de Conches-sur-Gondoire, village de l'école d'Estelle.
fourniret, une piste parmi tant d'autres
Le 24 juin 2003, le procureur a distribué le portrait-robot d'un «témoin très important» et des photos d'un véhicule utilitaire blanc. Une fillette de l'école d'Estelle avait dit avoir été importunée par cet automobiliste trois semaines avant les faits. En juillet, les enquêteurs de Versailles ont déclaré qu'ils étudiaient le dossier du pédocriminel Michel Fourniret, qui venait d'être arrêté en Belgique après la tentative d'enlèvement d'une fillette.
Le 20 juin 2006, le parquet de Charleville-Mézières, en charge du dossier Fourniret, a transmis des éléments au parquet de Meaux. Mais le 6 janvier 2007, la police a mis le tueur en série hors de cause.
Le 31 janvier 2008, un restaurant de Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne) a été perquisitionné et dix personnes ont été interpellées. La police a rapidement communiqué qu'il s'agissait d'une «fausse piste».
En janvier 2009, Eric Mouzin, père d'Estelle, a évoqué une piste estonienne, du fait de la ressemblance entre sa fille et une adolescente en photo sur un site pornographique estonien.
Le 7 octobre 2013, l'expertise de milliers de poils et cheveux prélevés dans la voiture de Michel Fourniret n'avait pas permis pas de retrouver de trace ADN d'Estelle.
La déposition de la femme de Fourniret rouvre la piste du Sedanais
En guise d'alibi, l'«ogre des Ardennes» avait invoqué un appel téléphonique passé à son fils le soir des faits pour son anniversaire. Son fils n'avait alors pas décroché mais l'appel avait été attesté par des relevés téléphoniques.
Cette version a cependant été fragilisée par les déclarations de son ex-épouse Monique Olivier, qui, en novembre dernier 2019, a confié à la juge avoir elle-même passé ce coup de téléphone, à la demande de son mari. «Cela signifie que Michel Fourniret n'était pas [en Belgique] le jour de la disparition d'Estelle Mouzin. Il était ailleurs», avait ajouté l'avocat de Monique Olivier, Richard Delgenes.
Entre temps, le tueur en série a avoué le meurtre d'Estelle Mouzin et a été mis en examen pour «enlèvement et séquestration suivis de mort». Il n'a cependant pas révélé l'endroit où il avait caché le corps de la fillette : aujourd'hui âgé de 78 ans, le tueur en série souffre selon plusieurs médias de troubles de la mémoire liés à un début de maladie d'Alzheimer. «Il peut avoir des moments d'absence mais il est parfaitement conscient, capable de débattre, de répondre», avait toutefois souligné Didier Seban, l'avocat de la famille d'Estelle Mouzin.
Recherche du corps d'estelle mouzin
Les enquêteurs ont fouillé en décembre 2020 le parc du château du Sautou, dans les Ardennes. Ils ne sont cependant pas parvenus à trouver le corps d'Estelle Mouzin.
C'était dans ce parc qu'en 2004, la police avait retrouvé les corps de deux jeunes victimes de Michel Fourniret.