Si les deux confinements imposés l'an dernier ont souvent été décrits comme catastrophiques sur le plan économique, ils ont tout de même eu du bon. Grâce à l'imposition du télétravail, la productivité des salariés a grimpé de 22 %, selon une étude de l'Institut Sapiens.
Les raisons sont multiples. Au Parisien, qui dévoile l'étude ce lundi, Dominique Calmels, cofondateur de l'Institut Sapiens, un think tank libéral, indique que le télétravail «a entraîné la réduction du nombre de distractions et de perturbations (pauses-café, long déjeuner, bruit), tout en augmentant la motivation par la responsabilisation».
Il pointe également «la réduction du temps de trajet qui est transformé en temps d'activité professionnelle ou en sommeil supplémentaire», «une meilleure gestion de l'emploi du temps» et «une forte réduction des réunions inutiles et chronophages». Le travail à distance aurait également permis de «résoudre les nombreux dysfonctionnements managériaux», qui provoquent l'absentéisme en sein des entreprises, note le rapport.
Ainsi, cette nouvelle organisation du travail, marginale avant la pandémie, a permis de sauver entre 216 et 230 milliards d'euros de PIB en France en 2020, soit 9 points de croissance, selon l'Institut Sapiens.
Attention au retour de bâton
Mais les auteurs de l'étude mettent en garde : sans cadre ni suivi suffisants, le télétravail pourrait avoir l'effet inverse sur le long terme, et provoquer jusqu'à 20 % de pertes de productivité. De nombreux sondages mettent en effet en lumière un manque croissant de motivation chez les salariés, des charges de travail jugées plus importantes et même une détresse psychologique, en particulier chez les plus jeunes. Selon un récent sondage Odoxa, le télétravail est mal vécu par 60 % des 18-24 ans.
Pour mieux l'encadrer, un accord sur le sujet a été signé par le patronat et les syndicats en fin d'année dernière. Et depuis début janvier, le gouvernement a autorisé les salariés qui le souhaitent à revenir travailler sur site un jour par semaine.