Une expérience hors norme. Ce dimanche 14 mars, 15 personnes vont se terrer pendant 40 jours au fond d'une grotte de l'Ariège, où ils n'auront ni lumière ni repères temporels. Le but de cette étude scientifique est d'étudier le comportement du cerveau dans cette situation extrême.
Baptisée «Deep Time», cette expérience inédite réunit 15 volontaires de 27 à 50 ans, aux professions variées (infirmière, professeur de maths, bijoutière...), qui seront accompagnés de l’explorateur et chercheur franco-suisse Christian Clot, à l'origine de cette expédition. Ils se confineront pendant 40 jours dans la grotte reconnue comme la plus vaste d'Europe, la grotte de Lombrives, à Ussat-les-Bains (Ariège), totalement isolés du reste du monde.
L'idée de ce projet est venue à Christian Clot en observant les effets psychologiques de la crise sanitaire due à la pandémie de coronavirus. «Plus de 70 % de la population présente des symptômes de fatigue psychique et 40 % ont perdu de la notion du temps, la capacité de projection, et la compréhension de leur monde», explique-t-il, cité par La Dépêche du Midi. Des résultats qu'il tient de l'étude lancée par l'institut qu'il a fondé, le Human Adaptation Institute, sur les impacts du Covid-19, ainsi que sur les capacités d'adaptation et de projection des individus.
Suivis par une équipe de scientifiques
Ce confinement sous terre, sans lumière du jour si aucun moyen de connaître l'heure, doit permettre de se rapprocher de la situation de «désorientation provoquée par les confinements» de l'an dernier, peut-on lire sur le site web dédié à la mission, placée sous le haut patronage du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. «Cette étude va peut-être nous permettre de voir comment notre cerveau conçoit et gère le temps en dehors de tout indicateur, lorsque nous sommes soumis à une situation totalement nouvelle», explique Christian Clot à La Dépêche du Midi.
Pour cela, les 14 explorateurs seront suivis pendant les 40 jours de leur expédition par une équipe d'une trentaine de scientifiques, spécialisés en neurobiologie, en psychologie, ou encore en neurosciences. Eux resteront à la surface. En plus de fournir des enseignements sur les effets des confinements, cette mission espère également faire avancer la recherche dans d'autres domaines, comme les «projets spatiaux», les «nouvelles conditions de vie dues au climat ou à la biodiversité» ou les «nouvelles contraintes de travail».