C’est un sujet qui fait débat depuis quelques jours. Selon un sondage exclusif Ifop-Fiducial pour CNEWS et Sud Radio dévoilé ce jeudi 11 mars, 65% des Français se disent favorables à une vaccination obligatoire des soignants.
D’après cette enquête menée auprès d’un échantillon de 964 personnes, représentatif de la population française, et réalisée en ligne du 9 au 10 mars, 37% des répondants sont «plutôt favorables» et 28% «tout à fait favorables», en sachant qu’à ce jour, environ 40% des personnels des Ehpad et 30% des soignants en établissements hospitaliers et de ville se sont fait vacciner contre le Covid-19.
Si l'on observe l'appartenance partisane, ce sont les sympathisants de la République en Marche et des Républicains qui le sont majoritairement, avec respectivement 85% et 83%. De leur côté, les sondés se revendiquant proches d'Europe Ecologie les Verts sont 71% à adhérer à une telle mesure, contre 59% chez le Rassemblement National. Les électeurs de la France Insoumise apparaissent quant à eux plus rétifs à cette idée, puisque moins de la moitié y sont favorables (44%).
En matière d’âge, 80% des personnes âgées de plus de 65 ans, donc les plus vulnérables face au SARS-CoV-2, se prononcent en faveur de la vaccination obligatoire chez les soignants, contre 54% des moins de 35 ans. Au regard de la catégorie socioprofessionnelle, les CPS (cadres et professions intellectuelles supérieures) sont les plus nombreux à être favorables à une vaccination obligatoire des soignants (72%), contre 48% des ouvriers.
L'immunologue Alain Fischer, le Monsieur «stratégie vaccinale» du gouvernement, a déclaré dans le Journal du Dimanche qu’«il faut tout faire pour convaincre les jeunes soignants qui ne se sentent pas forcément en danger eux-mêmes, qu'ils se protègent et qu'ils protègent probablement leurs patients en se faisant vacciner». «Un tiers des soignants vaccinés, ce n'est pas tolérable», a-t-il affirmé Présentant «l'obligation vaccinale» pour les professionnels de santé comme «un dernier recours», il estime qu'«il faut se laisser un peu de temps pour convaincre, mais pas trop».
Alors que de nombreux intéressés mettent en cause l'apparition d’effets secondaires particulièrement virulents et jugent ce vaccin moins efficace que les vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna), les sept ordres des professions de santé ont de leur côté récemment rappelé dans une tribune que «le vaccin AstraZeneca, qui est proposé aux soignants les plus jeunes et en bonne santé, est sûr, et que son efficacité est amplement démontrée» par plusieurs études.