Alors qu’à ce jour seulement un tiers des soignants ont reçu une injection, les sept ordres des professions de santé «appellent d'une seule voix l'ensemble des soignants à se faire vacciner» contre le Covid-19, dans une tribune publiée par le Journal du Dimanche.
«Seuls 40 % des personnels des Ehpad et 30 % des soignants en établissements hospitaliers et de ville ont reçu au moins une dose du vaccin à ce jour. C'est beaucoup trop peu», écrivent les ordres des médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, sages-femmes, masseurs kinésithérapeutes, pédicures-podologues et infirmiers.
Les soignants sont «les premiers acteurs du déploiement de la campagne de vaccination. A ce titre, ils sont aussi les plus exposés au virus, tout en étant au contact des populations les plus fragiles», poursuivent-ils.
«leur devoir déontologique»
Ils faut qu’ils se fassent vacciner «parce que cela relève de leur devoir déontologique, protéger leurs patients en toutes circonstances, et parce qu'il est impératif qu'ils puissent eux-mêmes se protéger contre le virus, ainsi que leurs proches, et freiner la propagation de l'épidémie», ajoutent les organisations signataires, avant de rappeler que tous les professionnels de santé peuvent recevoir le sérum «quels que soient leur âge et leur état de santé».
«Le vaccin AstraZeneca, qui est proposé aux soignants les plus jeunes et en bonne santé, est sûr, et son efficacité est amplement démontrée par les études réalisées en Israël et en Grande-Bretagne, où il a été largement administré», soulignent-elles encore, alors que le personnel soignant se montre réticent vis-à-vis de ce sérum. De nombreux intéressés jugent ce vaccin moins efficace que les vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna) et mettent en cause l'apparition d’effets secondaires particulièrement virulents.
De son côté, l'immunologue Alain Fischer, le Monsieur «stratégie vaccinale» du gouvernement, a déclaré dans le journal hebdomadaire qu’«il faut tout faire pour convaincre les jeunes soignants qui ne se sentent pas forcément en danger eux-mêmes, qu'ils se protègent et qu'ils protègent probablement leurs patients en se faisant vacciner».
«Un tiers des soignants vaccinés, ce n'est pas tolérable», affirme-t-il. Présentant «l'obligation vaccinale» pour les professionnels de santé comme «un dernier recours», il estime qu'«il faut se laisser un peu de temps pour convaincre, mais pas trop».
Dans une lettre diffusée ce vendredi 5 mars, Olivier Véran, quant à lui, a appelé les soignants à se faire vacciner «rapidement» au nom de la «sécurité collective». «Votre vaccination constitue une priorité majeure pour le gouvernement», leur a notamment écrit le ministre de la Santé.