Avec la crise sanitaire, le commerce en ligne connaît un essor sans précédent et les livreurs occupent la plupart du temps les pistes cyclables pour stationner. Un fléau que la ville de Nice combat sans relâche.
En 2020, la Police Municipale de Nice a dressé pas moins de 5.942 procès-verbaux pour des véhicules stationnés sur des voies cyclables. L’amende est désormais de 135 euros contre 35 euros auparavant. Une partie importante de ces infractions sont commises par les camionnettes de livraison. Des véhicules toujours plus nombreux à circuler dans le centre-ville en raison notamment du boom de la vente sur Internet consécutif à la crise sanitaire.
«Il n’est pas question de culpabiliser une profession plus qu’une autre. Chacun doit pouvoir utiliser l’espace qui lui est dévolu, souligne Gaël Nofri, l’adjoint au maire en charge de la logistique urbaine, de la circulation et du stationnement. Pour permettre aux livreurs de se garer sur les emplacements qui leur sont réservés, nous verbalisons aussi les voitures qui y sont stationnées. Nous procédons même à des enlèvements de véhicules particuliers chaque matin dès 6h».
«Les camionnettes de livraison génèrent de vraies incivilités »
Mais dans la capitale azuréenne la présence de ces camionnettes agace les défenseurs de l’environnement. À commencer par la conseillère municipale écologiste Juliette Chesnel-Le Roux. Pour elle, «l'augmentation du commerce en ligne et des camionnettes de livraison génère de vraies incivilités au détriment des cyclistes et des piétons. Il y en a partout ! Cela pose un aussi problème de pollution évidente. Le modèle du commerce en ligne pousse à la surconsommation. Il faudrait commencer par imposer aux grands sites marchands de payer leurs impôts en France. Cela les rendrait nettement moins compétitifs par rapport aux prix proposés par les petits commerçants».
«Inciter les acteurs du secteur à utiliser des véhicules décarbonés »
La municipalité entend résoudre les conséquences pour l'environnement de la circulation en continue des véhicules de livraisons . «Cela fait plusieurs années que nous avons commencé à anticiper ce phénomène, répond Gaël Nofri. Le maire Christian Estrosi prend cette question très au sérieux. C’est pour cela qu’il a décidé de créer une délégation dédiée à la logistique urbaine. D’ailleurs, nous travaillons à l’élaboration de solutions avec un certain nombre de prestataires et d’acteurs de ce secteur. Cela pourrait se traduire par l’utilisation de petits utilitaires décarbonés ou encore de vélos-cargos pour lutter contre la pollution atmosphérique ».
L’installation prochaine du géant Amazon dans un vaste hangar de 6.000 m2 à Carros, tout près de Nice, n’a pas fini de booster le marché des livraisons.