L'opinion des Français est-elle en train d'évoluer vis-à-vis de la légalisation du cannabis à usage récréatif ? C'est ce que suggèrent les résultats d'un vaste consultation citoyenne lancée mi-janvier par une mission d'information parlementaire, publiés lundi.
Pas moins de 80,8% des 253.194 répondants se sont en effet prononcés en faveur d'une légalisation, et plus précisément de la consommation et de la production dans un cadre régi par la loi. De plus, 13,8% se déclarent favorables à une dépénalisation.
Seuls 4,6% des répondants se sont prononcés en faveur d'un renforcement des sanctions, et 0,8% pour le maintien du cadre légal en vigueur.
62,4% de participants envisagent une vente dans des boutiques spécialisées, 24,2% en vente régulée comme l'alcool, 8,6% dans les bureaux de tabac et 3,8% en vente libre.
Et dans la perspective d'une légalisation ou d'une dépénalisation, 86% des répondants se sont dits favorables à ce que l'Etat permette au particuliers de cultiver des plants de cannabis chez eux, dans les limites qu'imposerait la loi.
Environ 30% des répondants ont déclaré ne jamais avoir consommé de cannabis, alors que 38,3% dsent en confirmer occasionnellement, 17%régulièrement et 13,9% tous les jours.
«La légalisation n'est plus un tabou en France»
«On sait désormais que la légalisation du cannabis n'est plus un tabou en France et que nos concitoyens font le constat de l'inefficacité de la législation actuelle en la matière», a estimé dans un communiqué la rapporteure du volet «récréatif» de la mission parlementaire, la députée LREM Caroline Janvier.
Jean-Baptiste Moreau, député LREM de la Creuse et rapporteur général de la mission d'information, estime ainsi nécessaire de «lancer une vraie consultation populaire et pourquoi pas un référendum», comme il l'a indiqué sur franceinfo, précisant que la mission fera des propositions dans les prochaines semaines.
«Aujourd'hui, on fait face à une interdiction mais à une consommation record, donc la situation n'est pas tenable, a estimé l'élu, lui-même favorable à une légalisation du cannabis. «On a une économie parallèle très conséquente qui s'est constituée et qui finance d'autres réseaux, trafics d'armes et autres», rappelle-t-il.