En déplacement en Seine-Saint-Denis ce lundi 1er mars, Emmanuel Macron a prévu de visiter un centre de vaccination exclusivement destiné aux habitants du département les plus précaires. Que sait-on de cette structure ouverte à Bobigny ?
Depuis plusieurs semaines, le président de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, alerte sur le manque de vaccins. Pire, sur le fait qu'environ un tiers des personnes vaccinées sur son territoire viendraient de communes voisines, faute d'avoir trouvé un créneau dans des centres de vaccination près de chez eux.
Une population trop éloignée d'internet
Une réalité qui s'explique notamment par la difficulté de nombreux habitants du département à trouver un rendez-vous pour se faire vacciner. Pour le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, la fracture sociale est en effet telle dans le département que la population a «plus de difficultés à avoir accès à Doctolib», parce que plus âgée ou trop éloignée des outils numériques.
Pour lutter contre ce constat, le département a donc décidé d'ouvrir le 17 février dernier – en partenariat avec l'assurance maladie – un centre de vaccination «exclusivement destiné aux personnes en grande précarité», explique Pierre Laporte, le vice-président du département délégué à la santé, qui souligne que cette structure ne sera pas accessible via les plateformes classiques comme Doctolib, car c'est la CPAM elle-même qui est chargée de donner les rendez-vous.
Un centre unique en France
Situé dans un centre de la CPAM à Bobigny, à la frontière avec Drancy, ce centre accueille donc toutes les personnes dites «prioritaires» parce qu'âgées de plus de 75 ans ou atteintes de co-morbidité qui auront été répertoriées, selon Pierre Laporte, sur la base «des fichiers du conseil départemental», «des fichiers de l'aide des personnes en perte d'autonomie», «des fichiers de la CPAM» ou encore de ceux «des CCAS [centres d'action sociale, ndlr]».
Un centre unique en France dans son organisation qui a reçu «700 doses» la première semaine, et qui reçoit désormais environ «un millier de vaccins par semaine» selon le vice-président délégué à la santé. Un gros plus quand on sait que la Seine-Saint-Denis manque cruellement de vaccins : «1.200 vaccins supplémentaires par semaine ont été obtenus», annonce le 93.
En outre, le département s'est largement mobilisé pour sensibiliser les habitants à la vaccination et leur proposer des rendez-vous rapides, notamment via un bus qui sillonne le 93 à la rencontre de ces personnes trop éloignées du système de santé. Depuis ce lundi, il est d'ailleurs équipé pour réaliser 200 vaccinations par semaine, toujours à destination des personnes les plus précaires. Ce lundi, il se rendra auprès des résidences de personnes en perte d'autonomie, puis à Stains et à Tremblay.