Alors que les chantiers des futures infrastructures nécessaires à l'accueil des Jeux Olympiques de Paris 2024 commencent à être lancés, celui du village des médias risque à nouveau d'être stoppé net...
En cause ? La cession d'une partie du parc départemental Georges-Valbon – plus communéament appelé le parc de la Courneuve (93) – pour que celle-ci puisse accueillir le village des médias en vue de l'organisation des Jeux olympiques de Paris 2024, avant d'être transformée en éco-quartier doté de 1.300 nouveaux logements.
Des opposants à l'aménagement d'une partie de ce parc viennent de déposer un nouveau recours en justice, a-t-on appris mercredi 24 février. Il est porté par deux associations, l'antenne locale du Mouvement national de lutte pour l'environnement (MNLE 93), le Collectif pour le Triangle de Gonesse, ainsi que 36 personnes, riverains et usagers du parc, qui accusent le projet de vouloir détruire une partie de ce «poumon vert» pour in fine construire des logements très attractifs.
Un premier recours rejeté par la justice
Début février déjà, ces mêmes personnes avaient déposé un recours en référé pour demander l'annulation de la cession de ce terrain, rejeté par la justice, et avaient à l'époque annoncé qu'ils n'en resteraient pas là. Cette fois, ils réclament l'annulation de l'autorisation environnementale délivrée en novembre 2020 par le préfet de la Seine-Saint-Denis et qui permet de détruire les aires de certaines espèces animales protégées.
Ensemble, ils dénoncent «l'amputation» de ce parc de 400 hectares, situé en majeure partie sur la commune de la Courneuve, poumon vert d'un département très densément peuplé, où «la population s'accroît chaque année de 15.000 nouveaux habitants».
Un projet soutenu par le président du 93
De son côté, Stéphane Troussel, le président socialiste de la Seine-Saint-Denis (93), souhaite rétablir la vérité sur «les informations tronquées qui circulent». Selon lui, et contrairement aux propos rapportés par les détracteurs du projet, le parc ne va pas être «amputé» mais «agrandi... de 13 hectares».
Présentation ce matin avec @Paris2024, la @SOLIDEO_JOP et les élus du devenir de l’Aire des vents et du Terrain des essences dans le cadre des #JOP2024. Un parc agrandit de 13 hectares, un autre créé & un nouvel écoquartier pour les habitant.e.s. Détails https://t.co/N7Q0uieqQ9 pic.twitter.com/x91YlWB1kx
— Stéphane Troussel (@StephanTroussel) February 4, 2021
Car le département a réussi à récupérer cette parcelle «polluée» qui appartenait «au ministère des Armées» après d'âpres négociations. Ce site – (mal) surnommé le «Terrain des Essences» – était en effet utilisé par le ministère pour y stocker des hydrocarbures. «C’est grâce aux Jeux que cette négociation aboutit», a expliqué Stéphane Troussel, qui ajoute que le site devra dépollué avant d'accueillir les épreuves de tir.
Une fois les JO terminés, il laissera ensuite place à un nouveau quartier sur la ville de Dugny, prévu pour devenir «une annexe végétalisée au parc Georges Valbon sur la ville de La Courneuve» ainsi qu'«un nouveau pôle sportif et scolaire sur la ville du Bourget». Selon la société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), cet ensemble s’intégrera alors «subtilement dans un environnement exceptionnel, recréant ainsi du lien entre les territoires».