Après les rixes entre bandes qui ont causé la mort de deux adolescents depuis le début de la semaine en Essonne, d'importants renforts de police et de gendarmerie vont être dépêchés dans ce département francilien.
L'annonce du déploiement d'une centaine de policiers et gendarmes supplémentaires a été faite par Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, qui s'est rendu en Essonne mardi 23 février au soir.
En réaction, le président du conseil départemental, François Durovray (LR), a parlé ce mercredi matin sur RTL de renforts «temporaires, qui ne suffisent pas», appelant à la mise en place d'un «plan Essonne». Selon l'élu, le manque de fonctionnaires nuit en effet à la réponse judiciaire face à ce phénomène.
Nous manquons de fonctionnaires (magistrats, greffiers, policiers, gendarmes, enseignants..). Il n’y a pas de réponse judiciaire car il y a un manque d’effectifs généralisé. L’#Essonne n’est pas accompagnée aujourd’hui par l’Etat. @RTLFrance #rixes
— François DUROVRAY (@durovray) February 24, 2021
Evoquant «une explosion des rencontres violentes entre bandes», Gérald Darmanin a également demandé l'organisation d'une réunion des préfets d'Ile-de-France en fin de semaine, en lien avec le ministère de l'Education Nationale, «pour essayer de travailler à une amélioration de ce qu'on peut faire sur des jeunes ou très jeunes».
Et pour cause, selon le ministre de l'Intérieur, la région parisienne recense «90% de ces combats entre jeunes adolescents». Sur les 74 bandes dénombrées actuellement dans le pays par Beauvau, 70 sont situées en Île-de-France. «Cela va de pair avec la déscolarisation, le manque d'autorité parentale, les nouvelles technologies», selon Gérald Darmanin.
La zone où se sont produits les récentes rixes meurtrières en Essonne est pourtant un endroit «bucolique où il fait bon vivre», a réagit le président François Durovray. Lundi, une adolescente de 14 ans avait reçu un coup de couteau fatal près du collège de la ville de Saint-Chéron, dans l'ouest du département.
Mardi, à une quarantaine de kilomètres, une trentaine de jeunes se sont violemment affrontés à Boussy-Saint-Antoine. Un adolescent de 14 ans est décédé, et un autre de 13 ans a été grièvement blessé.
Courant janvier, c'était Yuriy, 15 ans, qui avait été placé dans un coma artificiel pendant une semaine après avoir été tabassé dans le quartier de Beaugrenelle, à Paris.