Après 48 heures d’attente, le suspens a été enfin levé. Le préfet Bernard Gonzalez annoncé plusieurs mesures lors d’une conférence de presse ce midi, notamment l’instauration d’un «confinement partiel lors des deux prochains week-ends» sur le littoral azuréen, afin de lutter contre l’épidémie de Covid-19 qui frappe durement les Alpes-Maritimes, avec plus de 700 cas positifs pour 100.000 habitants, plus de trois fois la moyenne nationale (190), dans la métropole niçoise.
Une restriction supplémentaire qui n’a pas surpris les habitants de la capitale azuréenne. En effet, la rumeur circulait avec insistance ces dernières 48 heures, notamment depuis que le maire de Nice Christian Estrosi avait publiquement encouragé cette mesure de confinement le week-end, qui découragerait selon lui les touristes, ainsi que «ceux qui prennent des risques en se rassemblant à 10, 15 ou 20 en fin de semaine». «La semaine, nous sommes déjà contraints de rester chez nous tous les soirs, après le travail, en raison du couvre-feu. Il va, en plus, falloir désormais rester enfermés le weekend. Je vais très mal le supporter, réagit Matteo, 40 ans. Ce sera difficile de tenir mes enfants. Pendant les vacances scolaires, ils ne tiendront pas en place». Pour Marielle, 63 ans, cette mesure de confinement le week-end était inévitable. «Avec le retour des beaux jours, les rues étaient noires de monde, explique cette habitante. En bord de mer, les gens sont collés les uns aux autres. Ces derniers jours, le littoral était bondé comme en été. C'est pareil en centre-ville. Il fallait faire quelque chose».
« L’Etat ne peut pas se contenter d’enfermer les gens éternellement »
D’autres, comme Karim, 42 ans, font contre mauvaise fortune bon cœur. «Si on me dit que les services de réanimation sont débordés à cause de l’afflux de patients, je peux l’entendre et faire un effort, estime-t-il. Mais en même temps, il faut que les autorités renforcent les contrôles de police pour faire respecter cette mesure de confinement ainsi que les gestes barrières dans les quartiers les plus touchés, comme l’Ariane et le Port. Et il faut aussi la vaccination aille plus vite. Sinon, toutes ces restrictions ne serviront pas à grand-chose. L’Etat ne peut pas se contenter d’enfermer les gens éternellement». Une vision partagée par Marie, 37 ans. «Il faudrait concentrer les doses de vaccin dans les zones très touchées par l’épidémie, comme Nice, s’énerve-t-elle. C’est juste du bon sens».