Accusée par certains de chercher à rejouer le duel Macron-Le Pen en 2022, la macronie se défend. Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal dit rêver «d'un second tour sans l'extrême droite».
Il renvoie même la critique dans le camp de l'opposition. «Je constate à l’inverse que nos oppositions cherchent à tout prix à nous affaiblir pour s’assurer, elles, un face-à-face avec Le Pen», explique-t-il au JDD. «Comme si elles étaient assurées de l’emporter ! Ne jouons pas avec le feu et mobilisons-nous pour que Marine Le Pen soit reconduite à la frontière de la vie politique par le vote des Français».
Les derniers sondages vont à l'encontre du souhait du porte-parole du gouvernement. La présidente du Rassemblement national (RN) apparaît en tête des intentions de vote au premier tour, légèrement devant Emmanuel Macron, et même au coude-à-coude avec le président de la République au second tour (48 % contre 52 %), selon une enquête Harris Interactive restée confidentielle mais révélée par Le Parisien et L'Express fin janvier.
Marine Le Pen «absente»
Interrogé sur les propos controversés de Gérald Darmanin lors de son débat face à Marine Le Pen le 11 février dernier sur France 2 - le ministre de l'Intérieur avait accusé la députée du Pas-de-Calais de «mollesse» au sujet de l'islam -, Gabriel Attal a tenu à mettre les choses au clair. «Le danger serait de laisser penser que nous partageons avec le RN les mêmes constats et objectifs, et que notre seule différence serait un degré d'efficacité. Ce n'est pas ce qu'a dit Gérald Darmanin», a-t-il répondu.
«Nous, on se bat pour remettre de la République dans les quartiers, en dédoublant les classes, en ouvrant des centres de santé, en aidant les jeunes méritants à accéder à la fonction publique. Sur tous ces sujets, Marine Le Pen n’est pas molle : elle est absente», a accusé le porte-parole de l'exécutif.