Le tribunal de Pontoise a ordonné l'évacuation de la zone à défendre (ZAD) du Triangle de Gonesse ce vendredi 19 février, installée depuis une dizaine de jours en lieu et place du futur chantier de construction d'une gare du Grand Paris Express.
L'expulsion des militants a été ordonnée sans délai sous astreinte de 500 euros par jour de retard. Une «décision transmise à la préfecture et signifiée aux occupants», a indiqué Me Tanguy Salaun, représentant de l'Etablissement public foncier d'Ile-de-France (EPFIF) qui a fait constater l'occupation illégale du terrain, à la demande de la région Ile-de-France.
«occupation illégale»
La région, par la voix de sa présidente Valérie Pécresse, avait en effet demandé l'évacuation de cette ZAD «sous astreinte de 800 euros chacun par jour de retard», estimant que «cette occupation illégale» pouvait «dégénérer rapidement en appels à la désobéissance civile et en violences». Désobéissance civile oui, répond le président du Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG), Bernard Loup, qui a assuré mener «un mouvement pacifique».
Avant l'audience, une centaine de personnes s'étaient d'ailleurs rassemblées devant le tribunal de Pontoise en soutien à Bernard Loup, cité à comparaitre en tant que président du Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG). «Nous voulons l'abandon de la gare qui était uniquement destinée à Europacity et nous défendons le projet Carma, a-t-il fait savoir.
Depuis le dimanche 7 février, plusieurs dizaines de personnes se trouvent sur cette ZAD installée au sein d'un espace de 280 hectares de terres agricoles appartant à l'Epfif. Ensemble, Ils défendent un projet agricole alternatif, au lieu de la future gare de la ligne 17 du Grand Paris Express. «Une occupation symbolique et légaliste», selon Me Etienne Ambroselli, qui représente le Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG).
Soutenu par les élus francilines d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), le collectif est même devenu un «symbole national» selon Julien Bayou. Le secrétaire national d'EELV et candidat aux régionales en Ile-de-France accuse «l'Epfif de préparer la bétonisation et de traîner en justice les défenseurs des terres agricoles», et ce, alors que selon lui «la gare de la ligne 17 qui doit desservir cette zone non habitée n'a plus de raison d'être».
En effet, depuis qu'Emmanuel Macron a annoncé l'abandon du méga-complexe commercial et de loisirs Europacity en novembre 2019, le sort des 280 hectares de terres agricoles situées à une quinzaine de kilomètres au nord de Paris reste incertain.