Une copie à nouveau revue et corrigée. Moins de deux semaines après les avoir renforcées, le ministère de l'Education nationale a finalement décidé d'alléger partiellement le protocole sanitaire mis en place dans les écoles pour lutter contre le coronavirus.
Les nouvelles règles du jeu prennent effet à compter de ce lundi 15 février. La politique en matière de fermetures de classes s'en trouve notamment bouleversée.
Revue de détails, en trois points, des principaux changements effectués.
Des règles plus souples pour le variant anglais
A partir de ce lundi, si un cas de variant anglais est détecté dans une classe, il ne sera plus nécessaire de fermer toute la classe ou toute l'école.
Une décision qui a interpellé certains parents dans la mesure où les médecins ont alerté sur une circulation particulièrement active de ce variant sur le territoire.
Aujourd'hui, au global, le variant anglais représente en effet un quart des contaminations en France.
Pour autant, le ministère de l'Education nationale s'appuie justement sur cette large circulation de ce variant dans l'Hexagone pour assouplir les règles.
Une décision qui peut aussi être comprise au regard du fait que le variant anglais épargne majoritairement les enfants et qu'il ne résiste pas aux vaccins, alors que les personnes les plus fragiles sont précisément en train d'être vaccinées.
Protocole durci pour les deux autres souches
A l'inverse, le protocole sanitaire est durci pour les variants brésilien et sud-africain car ces deux souches sont précisément plus résistantes aux vaccins actuellement disponibles.
Aussi, lorsqu'un élève est détecté positif à l'un de ces variants, ou même si ce n'est pas lui directement, mais un membre de sa famille, comme ses parents ou ses frères et soeurs, dans ce cas la classe sera immédiatement fermée.
De même, tous les élèves de la classe devront se faire tester et ne pourront revenir en cours qu'au bout d'un isolement de dix jours - et non plus de sept -, test négatif à l'appui.
Des cas contacts plus étroitement SURVEILLÉS
Autre nouveauté à signaler : dès qu'un premier cas positif sera détecté dans une classe, toute une procédure sera lancée pour déterminer les cas contacts.
Une procédure qui existait déjà par le passé mais qui était mise en place à partir de trois cas contacts.
Concrètement, cette chaîne de surveillance pourra se matérialiser, le cas échéant et dans la mesure du possible, par l'installation au sein de l'établissement d'un «barnum», une installation provisoire, souvent sous tentes, destinée à tester un maximum de personnes d'une population donnée.
Quant au cas contacts identifiés, ils seront immédiatement exclus de l'école, et ne pourront revenir en classe qu'au bout de sept jours, là encore avec un test négatif.
A noter qu'en maternelle, la règle n'est pas la même. Pour les tout-petits, si un enfant est positif, c'est toute la classe qui sera automatiquement fermée car les plus jeunes enfants ne portent pas de masques et peuvent par conséquent diffuser davantage la maladie.
Rendu public vendredi soir sur le site du ministère de l'Education nationale, ce nouveau règlement a provoqué une certaine irritation du côté des syndicats enseignants.
Le SNES-FSU, l'une des principales organisations, a notamment jugé que «cette décision semblait guidée par un objectif de communication».
«Alors que la fièvre monte, comme l’atteste le bilan du 12 février, le ministre ne trouve qu’un remède : casser le thermomètre», a-t-elle fustigé.
Vendredi, la France comptait 1.599 classes et 103 établissements scolaires fermés en raison de cas de Covid-19.
Malgré les vacances scolaires dans certaines zones (A et C aujourd'hui), tout porte à croire que ces chiffres vont encore évoluer.