Face à la crise majeure causée par le coronavirus, la maire Anne Hidalgo a organisé une «conférence de relance» ce lundi 8 février à Paris, en présence de nombreux élus et acteurs économiques.
«Les crises du XIXe siècle étaient industrielles, celles du XXe étaient financières, mais celle du Covid est inédite car c'est une crise des services. Ces activités ont besoin de densité de population et que les gens se rencontrent», a exposé en ouverture l'économiste Daniel Cohen.
De quoi, selon lui, expliquer l'impact dévastateur de l'épidémie sur le tissu économique parisien, avec la mise à l'arrêt des secteurs de la culture et du tourisme.
La main tendue du gouvernement
Près de 40.000 emplois détruits, baisse de 70 % des passagers dans les aéroports, perte de 4 milliards d'euros de retombées à cause de l'annulation des salons et congrès... Les intervenants de la conférence ont dressé la – longue – liste des mauvaises nouvelles.
Présent à l'hôtel de ville de Paris pour l'occasion, le ministre délégué aux Comptes publics, Olivier Dussopt, a toutefois souligné que «l'Etat a répondu présent à Paris et continuera de le faire. En 2020, il a mobilisé plus de 5 milliards d'euros en mesures d'urgence, en faveur des entreprises et habitants de la capitale».
Le ministre est même allé plus loin, avec une main tendue qui pourrait réchauffer les relations actuellement tendues entre la socialiste et les macronistes : «au nom du Premier ministre, les services du gouvernement sont à votre disposition pour écrire un contrat de relance entre l'Etat et la ville de Paris, pour que nos efforts puissent bénéficier au mieux aux Parisiens».
Un peu plus tôt dans la journée, Anne Hidalgo avait demandé que l'Etat mette autant d'argent que la capitale [1,4 milliards d'euros] dans la relance parisienne en 2021, dans une interview aux Echos.
Sans pour autant faire de promesse chiffrée, Olivier Dussopt a certifié que l'Etat «aller accompagner» la ville, notamment «dans la pérennisation des coronapistes, pour le plan baignade, le développement de l'agriculture urbaine et la végétalisation des cours d'école».
Une sortie de crise «en septembre» ?
Enfin, la maire de gauche a fait savoir que la ville planche déjà sur la sortie de crise, en particulier pour les secteurs de la culture et du tourisme, grâce à des propositions du comité consultatif parisien sur le Covid.
«Des mesures sanitaires, de gestes barrière, afin de vivre avec le virus», pourraient ainsi être mises en place quand la situation s'améliorera, «plutôt à partir de septembre», selon elle.
Anne Hidalgo, qui a dit «vouloir avancer en mode commando» sur le plan de la coopération économique, a promis que d'autres «temps forts» succèderont à cette conférence de relance.