En ce 4 février 2021, la journée mondiale contre le cancer est un peu éclipsée par la pandémie de Covid-19. Elle doit pourtant demeurer l’occasion d’alerter sur l’importance du dépistage. Cette démarche, c’est justement ce qui a permis de sauver la vie de Julie Meunier, une jeune créatrice d’entreprise et auteure niçoise.
Il y a six ans, alors qu’elle n’avait que 27 ans, elle découvre une boule sous la peau de son sein gauche. Poussée par sa maman, Julie Meunier passe une mammographie. Le diagnostic tombe : la jeune femme est atteinte d’un cancer. Durant ses 18 mois de cohabitation avec la tumeur (qu’elle baptisera « Jean-Yves »), Julie (qui était alors juriste) enchaîne vingt-quatre chimiothérapies, deux opérations et quarante séances de radiothérapie. Elle trouvera la force de vaincre la maladie et d’en sortir plus forte. Elle créera même une entreprise sociale et solidaire baptisée « Les Franjynes », spécialisée dans la conception et la fabrication de turbans, franges et autres bonnets adaptées aux patients qui ont perdu leur chevelure à cause de la chimiothérapie. Elle y emploie aujourd’hui cinq personnes.
«Il faut avoir confiance en l’instinct de survie»
«La maladie m’a transformée aussi bien physiquement que mentalement, explique-t-elle. J’ai des cicatrices, je ne pourrai pas souscrire d’emprunt pendant dix ans et je ne sais même pas si je pourrai être maman un jour. Mais cela a également été l’occasion de me surpasser. Le cancer m’a désinhibée. Je me suis battu car je ne voulais pas être réduite à ma seule condition de patient».
Pendant ses longs mois de traitement et de convalescence, Julie Meunier recherche activement des informations sur sa maladie. Elle veut jouer un rôle actif dans sa guérison et s’appuie sur le soutien d’associations. « Le cancer est une aventure humaine qui vous fait gagner 20 ans d’expérience, confie t- elle. Des gens se rapprochent de vous et vous soutiennent. Vous faîtes des rencontres magnifiques. Mais d’autres personnes s’éloignent de vous et vous n’entendrez plus jamais parler d’elles ».
En rémission depuis cinq ans, Julie devrait être déclarée totalement guérie en 2021. En cette journée mondiale contre le cancer, elle tient à adresser deux conseils aux femmes mais aussi aux hommes. « D’abord, il faut être acteur de sa santé, insiste-t-elle. Sans être hypocondriaque, il faut faire un check-up complet chaque année et consulter au moindre doute. Lorsque la maladie vient à nous toucher, il faut avoir confiance en l’instinct de survie qui pousse les êtres humains à être combatifs ».
Julie Meunier raconte son histoire dans un livre intitulé « À mes sœurs de combat », publié aux éditions Larousse. Elle y prodigue notamment des conseils de résilience destinés aux femmes, mais aussi aux hommes.