Les confinements ont-ils affecté les chiffres de l’insécurité ? Le ministère de l’Intérieur a diffusé ce matin une «première photographie» de la délinquance pour l’année 2020. Elle montre que le nombre de viols a largement augmenté par rapport à 2019, comme les violences intrafamiliales.
En effet, avec 24.800 viols recensés par le service statistique du ministère, le total est supérieur de 2.500 à celui de l’année précédente (+11%), qui l’était déjà de 4.500 par rapport à 2018. Les autres agressions sexuelles, dont les cas de harcèlement, ont elles baissé de 3%, pour atteindre 30.100 en 2020.
L’année passée a également vu un autre indicateur grimper fortement : les violences intrafamiliales. Elles ont augmenté de 9% par rapport à 2019, avec 131.200 signalements enregistrés. Comme pour les viols, ce chiffre est en constante hausse (119.800 en 2019, 104.700 en 2018).
Curieusement, et alors que l’on pourrait croire que les confinements du printemps et de l’automne ont été propices à ces violences au sein des familles, du fait de la proximité soudaine des membres du foyer, la courbe des délits enregistrés ne grimpe pas à ces périodes-là. Elle connaît en revanche un pic au début du mois d’août.
Des baisses partout ailleurs
Ces augmentations très nettes des viols et violences intrafamiliales contrastent avec les baisses, parfois très sèches également, des autres statistiques. Ainsi, tous les types de vols ont diminué. Ceux de véhicule ont décliné de 17% (218.500), ceux contre des personnes et sans violence de 24% (543.700), ceux violents mais sans arme de 19% (63.700).
Les effets des confinements et du télétravail, qui entraînent une baisse des personnes dans les rues et les transports en commun, semblent là encore avoir joué un rôle. Enfin, les Français ayant été beaucoup plus présents chez eux, les cambriolages ont logiquement baissé de 20% (185.600).