Réduit le stress, booste le système immunitaire, favorise le bonheur, la confiance en soi... Le câlin possède plusieurs bienfaits sur la santé. Voici pourquoi il ne faut pas s'en priver.
Le câlin est «complètement vital. Il nous remet en lien avec les autres. Quand on est privé de câlins, on se retrouve dans un état de stress et d’agressivité. On perd nos repères. L’homme est un animal social et sociable», explique la neuropsychologue Céline Rivière.
Si pendant la pandémie il y avait autant de personnes qui souffraient de dépression, qui «se sentaient perdues, vides et isolées, c’est en grande partie parce qu’elles manquaient de contacts physiques».
le cerveau sécrète de l'ocytocine
Ce geste a un «pouvoir extraordinaire : il nous permet de nous apaiser». Et pour cause. Quand on prend quelqu’un dans ses bras, «tout le système hormonal se déclenche».
Quand on fait un câlin, le cerveau va sécréter de l’ocytocine, «l’hormone de l’attachement et de l’apaisement», également connue sous le nom d'«hormone de l'amour».
Cette dernière va éliminer les effets du cortisol, l’hormone du stress, «et en même temps rebooster notre système immunitaire», ajoute-t-elle. En effet, «quand on est angoissé, fatigué, et énervé, il chute», et on a tendance à tomber plus facilement malade.
augmente le taux d'estime de soi
D'autre part, note Jacques Fisher-Lokou, enseignant-chercheur en psychologie sociale à l'Université de Bretagne-Sud et à l'IUT de Vannes, «il augmente le taux d'estime de soi». Ces échanges contribuent à notre «développement psychologique et physiologique, à notre équilibre, et à notre bien-être».
Le spécialiste des effets du toucher souligne d'ailleurs qu'une étude de l’éthologiste Harry F. Harlow, menée dans les années 1940 sur des macaques en captivité, a montré que les contacts physiques sont aussi, voire davantage, essentiels que les besoins alimentaires.
S'il est si difficile de faire une croix sur les étreintes, poursuit Céline Rivière, c'est «tout simplement parce que c’est contre-nature et dissonant».
un acte d'affection inné
Le cerveau a intégré ce geste bien avant notre naissance. «L’enfant évolue au niveau intra utérin avec le toucher. C'est le premier sens à se développer», rappelle Jacques Fisher-Lokou.
Le fœtus cherche le contact avec son environnement en touchant son cordon ombilical, le placenta. Quant aux jumeaux, ils se tiennent même parfois la main.
Puis, dès que l'enfant vient au monde, complète Céline Rivière, auteure du livre «La câlinothérapie» (éd. Michalon), «on le met sur sa mère, il est dans le toucher, le lien, le contact.» C’est un acte d’affection qui est «inné, nécessaire et structurant».
Dès que les enfants se font mal, «ils cherchent immédiatement des bras pour les réconforter». Après quoi ils sont «comme réparés. Le câlin a un côté presque magique». Mais plus on grandit, moins on ose demander ce réconfort.
Avec les années, «on se soucie davantage du regard d’autrui.» Pourtant, conclut-elle, «on a tout autant besoin de prendre l’autre contre soi avec ses bras, mais aussi avec son cœur, et ce, plusieurs minutes par jour.»
Le professeur Fisher-Lokou, quant à lui, insiste sur le fait qu'il «ne faut absolument pas s’en priver avec les personnes de son cercle proche, avec qui on vit», en sachant que l'on peut compenser en partie ce manque en allant «se faire masser, en faisant du yoga, ou encore en caressant son animal de compagnie.»